Plusieurs personnes directement impliquées dans la gestion du Fonds national de microfinance (Fnm) sous la période de 2013 à 2016 ont le feu aux fesses. Le Gouvernement a décidé de les traîner devant les tribunaux afin qu’elles répondent des faits de mauvaise gouvernance relevée au niveau de cette structure suite à un audit organisationnel, comptable et financier de cette structure au titre des exercices 2013 à 2016. Les poursuites judiciaires engagées ébranlent d’une part, des membres de la Commission nationale de coordination, d’orientation et de suivi (Cncos) et des anciens directeurs généraux du Fnm, d’autre part, des agents du Trésor public et des responsables de services financiers décentralisés (Sfd). Ils auraient participé à des opérations frauduleuses, selon le Conseil des ministres qui a statué sur les conclusions de l’audit lors de sa réunion du 2 août dernier. En effet, il ressort du rapport de cet audit que la gestion du Fnm durant la période sous revue a été émaillée de nombreuses irrégularités portant préjudice à l’Etat. Il a été noté entre autres, révèle le compte rendu du Conseil des ministres, des pertes de ressources publiques à hauteur de 40,6 milliards FCFA, un montant total d’impayés évalués à près de 20 milliards FCFA au 31 décembre 2016, l’identification de près de 23 milliards FCFA de crédits irrégulièrement accordés par le Fnm et 315 millions FCFA de dépenses jugées non pertinentes et non justifiées. Aussi, l’audit a-t-il relevé de graves irrégularités dans la gestion des marchés publics. Ici, spécifiquement, les contrôles ont permis de constater un montant total de 202 millions CFA de marchés de gré à gré passés sans autorisation préalable de la direction nationale de contrôle des marchés publics et des pratiques collusoires sur des marchés publics évalués à 197 millions FCFA, renseigne le communiqué qui a sanctionné le conclave gouvernemental.
Prenant acte du rapport, le Conseil des ministres a instruit le ministre chargé de la Justice, en relation avec le ministre de l’Economie et des Finances d’engager des poursuites judiciaires appropriées contre les mis en cause de ce gouffre financier. La ministre chargée de la Fonction publique a été instruite, quant à elle, de prendre les dispositions nécessaires aux fins des sanctions disciplinaires requises contre les agents de l’Etat épinglés.