Le collectif des conseillers municipaux en désaccord avec la gestion de l’ex maire de la ville de Cotonou, Lehady Vinagnon Soglo a tenu une conférence de presse pour saluer l’audition, la suspension, mais surtout la révocation du maire par le conseil des ministres. Qu’ils soient du Prd, des Fcbe ou de l’UN, ils étaient plus d’une vingtaine à réaffirmer leur désapprobation le vendredi dernier au quartier Akpakpa, et apporter de nouveaux éléments pour appuyer les faits reprochés à l’autorité communale déchue et qui donnent raison au gouvernement.
« De 2003 à 2011, la mairie a donné des titres aux fournisseurs parce que des dettes ont été accumulées. Pourtant, 2003 à 2011, on nous dit qu’il reste encore 11 milliards de dettes. 2012 à ce jour, Cotonou doit environ 4 milliards. Ainsi, la mairie reste devoir plus de 16 milliards aux fournisseurs… », a déclaré Parfait Dekoun, conseiller du Parti du renouveau démocratique (Prd). Il explique que du fait que les comptes administratifs ne soient pas détaillés, il paraît quasi impossible de savoir les titres qui sont payés. A en croire Parfait Dekoun, c’est en violation de la loi que l’on ne permet pas au conseil municipal de statuer sur les primes et indemnités, qui ont coûté par exemple plus d’1 milliard pour le compte de l’exercice 2016. Ainsi, en dehors du flou entretenu à dessein autour des titres, les montants des primes et indemnités restent l’autre grande inconnue à la mairie de Cotonou. C’est donc à juste titre que sur la liste des faits reprochés à Lehady Soglo, il est mentionné : « perception de primes sans une délibération du conseil municipal et sans l’approbation de l’autorité de tutelle, l’augmentation des frais de représentation du maire en 2017 sans délibération spécifique du conseil municipal… ».
Le conseiller Isaac Aïvodji des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), 3e adjoint au maire de Cotonou, explique donc qu’il faut faire fi de la polémique autour d’une lettre du percepteur qui aurait demandé une autorisation d’incinération des valeur inactives, car le maire devrait requérir l’avis du conseil avant l’installation de la commission pour l’incinération des documents comptables. Plusieurs autres fautes administratives ont été aussi soulevées contre l’ex maire de Cotonou.
Arnaud DOUMANHOUN, Isac A. YAÏ