Docteur Jean Aballo, premier responsable de l’Institut supérieur des paramédicaux Nightingale de Gaya au Niger rompt le silence. A travers cet entretien, il fait savoir la qualité de formation des apprenants de son complexe et les raisons fondamentales de sa création.
Il y a des rumeurs qui font état de ce que vous compromettez l’avenir des Béninois pour avoir créé une école privée de formation des agents de santé à Gaya au Niger. Qu’en dites-vous ?
Je voudrais que le peuple béninois comprenne qu’il s’agit bel et bien d’une pure intoxication et de la diffamation savamment orchestrées par des personnes malintentionnées à l’endroit de l’institut et par ricochet de ma modeste personne. Entre celui qui montre le chemin de l’avenir à un individu et celui qui empêche qu’on lui montre le chemin, qui compromet l’avenir en réalité ? Toute la question est là. Rien ne peut me distraire.
Qu’est-ce qui vous donne une telle assurance ?
Monsieur le journaliste, la vérité ne fait pas de bruit. Les raisons qui fondent la tranquillité de mon cœur sont les suivantes :
1°/ L’Institut "Nightingale de Gaya" a été créé bien avant la décision du gouvernement béninois de fermer les écoles privées de formation en santé illégalement installées au Bénin sans aucune autorisation formelle. Donc, il ne s’agissait pas de contourner une quelconque décision de l’Etat béninois comme on l’a fait croire.
2°/ Le Niger tout comme d’autres pays (Burkina-Faso, Sénégal, Guinée…) a choisi d’associer le privé à la formation des Infirmiers et Sages-femmes. Ainsi, tout privé qui remplit toutes les conditions exigées par les textes obtient une autorisation pour former des agents de santé suivant un programme bien détaillé et bien suivi par les instances compétentes du pays.
L’Institut Supérieur des Paramédicaux Nightingale a rempli toutes ces conditions et obtenu son autorisation depuis 2015 pour former les infirmiers et sages-femmes conformément à la réglementation en vigueur en République du Niger.
3°/ La troisième raison qui me rend plus que jamais imperturbable et qui fait que l’avenir des Béninois qui étudient à Nightingale n’est et ne sera jamais compromis est ceci : L’Institut Nightingale de Gaya a reçu l’autorisation de former mais n’a pas le droit de délivrer un seul diplôme à ses étudiants en fin de formation.
Les diplômes sont donc signés et délivrés uniquement par l’Etat du Niger à la suite d’un examen national qui regroupe toutes les écoles de santé (publiques comme privées) autour des mêmes épreuves conformément aux exigences de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé (Ooas) basée au Burkina-Faso. Ce qui veut dire que sur les diplômes délivrés par l’Etat à la fin de la formation des étudiants, Nightingale n’y figure pas, encore moins, ma modeste personne. Où est alors le problème ?
Docteur Aballo, est-ce que ce n’est pas sur la qualité de la formation que les gens vous en veulent ?
Je crois que non. Ces faiseurs d’opinion n’ont rien trouvé à reprocher à la qualité de la formation donnée à l’Institut Nightingale. Evidemment, il ne pouvait pas en être autrement dans la mesure où les cours sont dispensés par les spécialistes en la matière, les évaluations organisées conformément aux exigences de l’Ooas et à la règlementation en vigueur en République du Niger. Les stages pratiques sont bien suivis avec des objectifs de stage bien définis selon les niveaux de l’apprentissage ou de progression de l’apprenant. Chaque apprenant à son livret de stage , lequel livret nous renseigne constamment sur les compétences acquises de façon quotidienne par l’apprenant. Qui dit mieux ?
Est-ce que le programme exécuté dans votre institut au Niger est conforme à celui du Bénin, puisqu’il y a des Béninois dans cet institut ?
En me donnant l’autorisation de former les infirmiers et sages-femmes à Gaya, l’Etat du Niger m’a remis un programme de formation qui se trouve être le programme recommandé par l’Ooas à tous les pays membres de la Cedeao à savoir le Bénin, le Niger, le Burkina-Faso, le Sénégal, le Togo, la Côte-d’Ivoire…
Mieux, nous faisons l’effort de nous mirer toujours dans le programme réellement exécuté au Bénin.
Pour finir, dites-nous Docteur Aballo, ce qui motive réellement la création de votre Institut à Gaya au Niger ?
C’est deux choses :
La première, c’est pour récupérer les Béninois qui se font former dans beaucoup d’écoles privées au Niger afin de les former à la manière du Bénin. Allez au Niger, au Burkina et vous verrez qu’il y a bon nombre de Béninois qui se font former dans des écoles privées, lesquelles ne sont pas toujours rigoureuses dans la formation donnée. Ceci s’est accentué à la fermeture des écoles privées illégalement installées au Bénin. Or, nous sommes dans un domaine très sensible. Ce faisant, je pense pour ma part contribuer à une meilleure prise en charge infirmière et/ou obstétricale de la population des deux pays.
Actuellement à Gaya, l’Institut Nightingale est fortement décrié par les étudiants paresseux qui pensent qu’il suffit de payer la scolarité pour passer en année supérieure. Au cours de l’année qui vient de s’achever, les taux de passage en année supérieure qui varient entre 49% et 62% selon les niveaux d’étude en disent plus. Vous devez comprendre que nous sommes bien conscients du domaine dans lequel nous sommes. Nous avons hérité de nos Maîtres une certaine rigueur dans notre métier et pour rien au monde, cette rigueur ne pourra disparaître à Nightingale. C’est d’ailleurs le rôle que jouent les professeurs d’universités qui ont accepté de nous accompagner dans cette initiative.
La deuxième chose, c’est que je suis allé vendre aux Nigériens la qualité qu’on reconnait aux Béninois dans la formation des agents de santé.
Votre mot pour conclure cet entretien
Je voudrais vous remercier sincèrement pour cette opportunité qui m’est offerte afin de dire aux Béninois toute la vérité concernant l’Institut Supérieur des Paramédicaux Nightingale de Gaya.
Propos recueillis par Isac A. YAÏ