Des audits, des chiffres depuis un an que le pouvoir de la Rupture a pris place. Conséquence, le gouvernement doit pouvoir justifier un gap de 4 milliards Fcfa en trois mois de gestion au Fonds national de micrfinance (Fnm). On était au dernier trimestre de l’année 2016.
« (…) Après dix (10) ans d’expérience, les différentes interventions du Fnm ont révélé leur utilité pour les populations cibles. Mais des insuffisances ont été enregistrées, voire des dérapages qui se sont soldés par plusieurs milliards de francs FCfa de crédits en souffrance, du fait que bon nombre de bénéficiaires ne remboursent pas les crédits obtenus.
Il convient aussi de noter que certains dirigeants de Sfd ont, par des pratiques peu orthodoxes, favorisé la perte de ressources importantes de l’Etat.
Le montant total des créances au 30 septembre 2016 est de 16.311.575.072 FCfa sur un montant total de décaissement de 42.893.228.754 soit seulement un taux de remboursement de 38% ». Voilà un extrait du compte rendu du Conseil des ministres du 25 janvier 2017 signé du secrétaire général du gouvernement, Edouard Ouin-Ouro. Près de 43 milliards FCfa décaissés avec à la clé 16 milliards d’impayés. Le gouvernement ne s’est pas arrêté à ce conseil des ministres du 25 janvier 2016. Environ 7 mois après, c’est-à-dire le mercredi 02 août 2017 et toujours sous la signature du Sgg Edouard Ouin-Ouro, le même gouvernement à la suite du conseil des ministres, publie : « (…) Il ressort des conclusions dudit audit que la gestion du Fonds national de la microfinance durant la période sous revue a été émaillée de nombreuses irrégularités portant préjudice à l’Etat. On peut noter en l’occurrence que :
- De graves irrégularités ont été relevées dans la gestion du Fonds, ayant occasionné des pertes de ressources publiques à hauteur de 40,6 milliards de FCfa ;
- La gestion du portefeuille de crédit a été désastreuse sur la période, avec des conditions de financement peu optimales et un montant total d’impayés évalués à près de 20 milliards de FCfa au 31 décembre 2016 ; ». En croisant bien les deux périodes (septembre 2016 puis décembre 2016), soit un intervalle de 3 mois de gestion des nouvelles autorités du pays, on se rend bien compte que pour presque le même montant décaissé, les impayés ont grimpé. En effet, de 16 milliards qu’on a dénoncés en septembre, on est passé à une ardoise de 20 milliards en décembre seulement. Qu’est-ce qu’il a pu se passer pour qu’en 3 mois, on note un gap de 4 milliards ? Combien a-t-on géré le portefeuille avec autant de légèreté alors qu’on a juré axer la gouvernance sur la transparence et la rigueur dans la gestion ? Fort de ces éléments, le peuple béninois doit pouvoir se faire une idée sur la probité des hommes de la Rupture, qui prétendent combattre la corruption. Dans ce dossier qui ne doit pas rester sans être clarifié, au moins trois acteurs phares devront éclairer la lanterne du reste des 10 millions de Béninois. Au premier chef, le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République, Pascal Irénée Koupaki qui est sensé coordonner la rédaction des conseils des ministres. Ensuite, la ministre de tutelle du Fonds, à savoir Adidjatou Mathys. Suivra la Directrice générale de la structure (le Fnm), Denise Atioukpè Dassoundo.
Quatre milliards de microfinance impayés en trois seulement, et ce sous la Rupture, les trois acteurs précédemment cités en ont une lourde part de responsabilité, chacun à son niveau. Nous y reviendrons.
Worou BORO