L’une des communications ayant meublé le 9e Forum africain sur le carbone, est celle relative à l’impact des changements climatiques sur l’agriculture. Le représentant résident de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), TiémokoYo, a, à cet effet attiré l’attention sur la menace que constitue les changements climatiques pour la sécurité alimentaire, ainsi que les défis à relever pour y faire face.
Pour le représentant résident de la Fao au Bénin, toutes les études sur l’impact des changements climatiques convergent vers le secteur agricole au sens large, qui inclut la production végétale, la production animale, la pêche, la foresterie, l’élevage, l’aquaculture, des secteurs qui sont parmi les plus vulnérables aux changements climatiques. Ces différents sous-secteurs de l’agriculture subissent à l’en croire, les affres du réchauffement de la planète.
Des menaces pour le secteur
Selon les explications de TiémokoYo, il est démontré de façon concrète, que les températures élevées et le changement de régime pluviométrique ont un impact sur les rendements des cultures, réduisent les rendements des cultures, provoquent une prolifération des ravageurs, ainsi que les maladies et entrainent des baisses significatives de production sur le long terme. « Nous pouvons dire de ce point de vue que les changements climatiques représentent une menace majeure pour la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance de la population », a-t-il conclu.
Le contexte africain
A en croire le communicateur, il est montré que les menaces évoquées supra, sont particulièrement marquées en Afrique, parce qu’on n’y trouve que de petites exploitations, dont les niveaux d’investissement, de connaissances techniques sont très faibles. Par ailleurs, fait remarquer le communicateur, les systèmes agricoles sont eux-mêmes responsables des changements climatiques, aux moyens des mauvaises pratiques que sont la déforestation, la dégradation des terres, qui sont autant de sources importantes d’émission de gaz à effet de serre, en même temps qu’il est démontré que le secteur agricole possède un énorme potentiel d’atténuation des effets de changements climatiques. Ceci par les capacités des bonnes pratiques agricoles, d’enrichir le sol et de séquestrer le gaz carbonique, tout en fournissant aux populations de nombreux produits et services.
Des défis à relever
Pour le représentant résident de la Fao au Bénin, les défis auxquels le monde est confronté au niveau agricole sont multidimensionnels. Il est demandé à l’agriculture, précise-t-il, de produire pour une population en pleine croissance, de produire plus, de produire mieux, plus nutritifs pour contribuer à améliorer la santé des populations. Il est demandé à l’agriculture de créer des emplois, d’augmenter les revenus des producteurs, en même temps qu’il est exigé d’elle, son adaptation aux contraintes des changements climatiques. Il souhaite donc que les nouveaux systèmes à utiliser, disposent d’une faible capacité de production de gaz à effet de serre. TiémokoYo poursuit sa réflexion à travers une série de questions : « Quel type d’agriculture doit être adopté dans un environnement touché par les changements climatiques, en terme de pratique, en terme de connaissance scientifique ? Quels types de politiques et d’institutions, nous devons mettre en place au niveau local, au niveau national, au niveau régional ? Quelles sont les sources possibles de financement », s’est-il interrogé. Il exhorte donc à l’action : « Il est venu le temps d’agir parce que tous les instruments ont été mis en place, des engagements essentiels ont été pris permettant d’agir sur le terrain », a-t-il laissé entendre. TiémokoYo recommande pour finir, l’adoption d’une agriculture intelligente face au climat, de stratégies résilientes, de faire en sorte que l’agriculture puisse continuer à produire mieux tout en s’adaptant aux changements climatiques.
Thomas AZANMASSO