Le gouvernement béninois vient de déclencher une véritable lutte contre la mauvaise gouvernance dans les structures et entreprises publiques de l'Etat en vue d'assurer une gestion saine et transparente du développement économique du pays.
Dès sa prise de pouvoir en avril 2016, le président béninois Patrice Talon a commandité des audits dans les structures et entreprises publiques pour un état des lieux en vue d'impulser sa politique de développement à l'économie béninoise.
Mais contre toute attente, ces audits ont révélé de graves irrégularités qui ont plongé l'économie béninoise dans une défaillance indescriptible.
Ainsi, la mission d'audit organisationnel, technique et financier de la filière du coton au Bénin pour les campagnes 2013-2014, 2014-2015 et 2015-2016, a révélé que la gestion de la filière par le gouvernement précédent a engendré sur les trois campagnes une perte estimée à 125 milliards de FCFA.
"De graves irrégularités ont été relevées dans la gestion de la filière au titre desdites campagnes, portant des préjudices importants à l'Etat. Au nombre des insuffisances et irrégularités relevées, il est à noter : des défaillances dans l'organisation du cadre institutionnel transitoire de gestion de la filière, dont le fonctionnement a été caractérisé par l'absence de règles précises et des confusions de responsabilités", indiquent les résultats de cet audit.
Outre ces irrégularités constatées dans la gestion du secteur cotonier, celle du Fonds national de la microfinance (FNM) au titre des exercices 2013-2016 a été aussi émaillée de nombreuses irrégularités.
"De graves irrégularités ont été relevées dans la gestion du Fonds, ayant occasionné des pertes de ressources publiques à hauteur de 40,6 milliards de FCFA", révèlent les conclusions de la mission d'audit organisationnel, comptable et financier du FNM au titre des exercices 2013-2016.
Face à toutes ces irrégularités, le gouvernement béninois a tout simplement confié ces dossiers à la justice béninoise qui doit non seulement interpeller les responsables à divers niveaux de la gestion de ces différentes structures de l'Etat, mais aussi statuer selon les dispositions de la loi portant sur la lutte contre la corruption et autres infractions connexes dans le pays.
Au Bénin, la lutte contre la corruption a été depuis l'avènement du renouveau démocratique de février 1990 au centre des priorités des chefs d'Etat qui se sont succédés. Elle est apparue depuis lors, comme la principale exigence de la bonne gouvernance en raison de ses désastres sur l'économie et le développement du pays.
De nombreuses études commanditées aussi bien par les bailleurs de fonds que par les autorités gouvernementales ont révélé que la corruption fait perdre chaque année au Trésor des milliards de FCFA.