En détention depuis le 21 janvier 2013, Marcel Avohou le restera encore jusqu’en 2023. Ainsi, en a décidé la cour d’assises de la Cour d’appel de Parakou devant laquelle il était, lundi 14 août dernier, pour une affaire de tentative de vol à main armée, vingt-et-unième dossier inscrit au rôle de la session de la cour d’assises.
Cruel destin que celui qui s’acharne contre Marcel Avohou, un jeune de 24 ans. Né à Bohicon, il a perdu son père alors qu’il était en classe de Cm1. C’est pour réunir les frais à engager dans le cadre de l’obtention de son diplôme d’électricien bâtiment, allègue-t-il, qu’il a préféré le chemin du gain facile. Mais mal lui en a pris et aujourd’hui, il doit répondre des conséquences de son acte. Déclaré coupable d’avoir tenté de soustraire frauduleusement une moto avec une arme à feu, infraction prévue et punie par l’article 2 du Code pénal, la cour l’a condamné à dix ans de réclusion criminelle.
A la barre, lundi 14 août dernier, Marcel Avohou, né vers 1993 à Bohicon, a tout de suite reconnu les faits. Toutefois, le juge Hubert Arsène Dadjo, le représentant du ministère public, Emmanuel Opita, ainsi que son conseil, Me Renaud Agbodjo, ont tenu à lui poser quelques questions.
Se référant aux dispositions de l’article 2 du Code pénal, l’avocat général, Emmanuel Opita, a indiqué que les éléments constitutifs du crime de tentative de vol à mains armées sont réunis. L’accusé disposant, selon son rapport d’expertise psychiatrique, de toutes ses facultés mentales non altérées au moment des faits, il le déclare accessible à la sanction pénale et requiert quinze ans de réclusion criminelle contre lui.
Contre-attaquant, Me Renaud Agbodjo assurant la défense de l’accusé trouvera exagéré la sanction proposée par le représentant du ministère public. Il plaide pour que dans le secret du délibéré, la cour condamne son client en tenant des années qu’il a déjà passé derrière les barreaux. Ce qui, estime-t-il, permettra de lui donner une seconde chance de réinsertion dans la société.
Pour examiner ce dossier, le président Hubert Arsène Dadjo avait comme assesseurs Alexis A. Mètahou et Ignace Adigbli. Le fauteuil du ministère public était occupé par Emmanuel Opita et la plume de l’audience, confiée à Me Brice Dossou-Yovo. Ibrahima Noma Zimé, Maféirou Célestin Babhoum, Alidou Adamou et Marguerite Kombetto étaient les jurés?
Les faits
Dans la nuit du jeudi 10 janvier 2013 à Parakou, Arouna Moussa Dodo circulait avec sa motocyclette de marque ‘’Dream’’, lorsqu’à la hauteur de la boutique ‘’La Franchise’’, il a été hélé par un individu. Croyant avoir affaire à une connaissance, il s’arrêta et se retrouva face au nommé Marcel Avohou qui lui intima de lui remettre la clé de la moto. Devant son refus, il sortit un pistolet et lui tira un coup de feu dans la cuisse.
Marcel Avohou réussit ainsi à s’emparer de la motocyclette et s’apprêtait à prendre la fuite, lorsqu’Arouna Moussa Dodo, malgré ses blessures et la douleur, parviendra à s’agripper au porte bagage. Il réussit à déséquilibrer Marcel Avohou. Une lutte s’est engagée entre eux, contraignant Marcel Avohou à non seulement abandonner l’engin, mais aussi à prendre la fuite. Il sera appréhendé plus tard puis écroué pour vol à main armée?
Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori