(L’option des candidatures libres pour sauver les meubles)
Malgré tous les remous et contestations qui ont entouré l’organisation des examens nationaux de Licence et de Master au Bénin, plus de 2500 candidats auraient déposé leurs dossiers, de sources proches du Ministère de l’enseignement supérieur. Lesdits examens sont prévus pour se tenir du 28 au 29 août 2017. Ces examens qui visent à mettre un terme à la co-signature des diplômes universitaires de licences et de masters par l’Etat, continuent pourtant d’alimenter les polémiques. Si comme les promoteurs des universités privées réunis au sein du Patronat des établissements privés d’enseignement supérieur (Pepes), les étudiants ont manifesté pour dénoncer des réformes inappropriées et hors normes en boycottant le dépôt des dossiers, l’autorité rectorale de l’Uac, Brice Sinsin avait quant à lui approuvé la réforme. Il a estimé qu’il ne devrait pas avoir de vacarme autour des examens nationaux si les cours étaient bien dispensés au niveau du privé. « Les privés ont toujours affiché de très grandes statistiques de réussite. Cela n’a jamais gêné personne. Pourquoi est-ce que lorsqu’on les soumet maintenant à la transparence, tout le monde crie au scandale ? » Avait-il déclaré. Mais il venait de mettre son doigt dans du guêpier car la réaction des promoteurs des universités privées ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué signé du président du Pepes, Marcellin Zannou, ils se disent indignés et surpris de voir le recteur tombé dans le piège de l’instrumentalisation.«…il se dégage que le recteur Sinsin est totalement en déphasage avec le système Lmd adopté par notre pays et à ce niveau de responsabilité, c’est plutôt inquiétant pour l’avenir de la jeunesse. La surprise est d’autant plus grande que l’Arrêté 2012-710 du 31 décembre 2012 a été paraphé par le même recteur Sinsin qui vient déclarer tout le contraire des dispositions dudit Arrêté » lit-on dans le communiqué. De plusieurs interprétations de la correspondance du Cames au sujet desdits examens, le gouvernement est resté campé sur sa position et dans une semaine, les candidats enregistrés devront plancher.
L’option des candidatures libres pour sauver les meubles…
Au regard de l’imminence de ces examens et face à la résistance des promoteurs d’universités privées, le ministre de l’enseignement supérieur Marie-Odile Attanasso avait menacé d’opter pour les candidatures libres. C’est finalement chose faite. Pour ceux qui n’ont pas encore déposé leurs dossiers, ils ont jusqu’au 21 août 2017 pour le faire. Le dépôt des dossiers peut se faire individuellement ou par le biais de l’université du candidat. Les établissements privés sont mis en demeure d’informer leurs étudiants des matières fondamentales retenues pour l’examen national dans leurs filières respectives. Ils doivent également organiser des séances de travaux dirigés (TD) et de travaux pratiques (TP) au profit de leur candidat. C’est l’alternative trouvée pour garantir la tenue des examens nationaux de Licence et de Master.
Aziz BADAROU