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Houngbadji au sujet d’une prétendue traduction du Pag en 6 langues nationales : « Le plus important est ignoré »
Publié le jeudi 17 aout 2017  |  Matin libre
Léonce
© aCotonou.com par Didier Assogba et Didier Kpassassi
Léonce Houngbadji, Président du Parti pour la Libération du Peuple (PLP)lors de la Conférence de presse, à Azalaï Hotel de Cotonou.
Cotonou le 28 mars 2017. Le PLP à travers Léonce Houngbadji félicite la bravoure du désormais ex-Ministre délégué à la Défense, Candide Armand-Marie Azannaï pour avoir jeté l’éponge, et son Bureau Politique National ont peint en noir le système de la ‘’Rupture’’ qu’ils invitent à la démission collective.




D’entrée de jeu, le Président Léonce HOUNGBADJI a réaffirmé sa position sur le PAG. «Le PAG est sorti après nos multiples dénonciations. Nous parlions de gouvernement ventilateur, de navigation à vue et d’improvisation parce qu’il n’y avait que du maïs en face. Mais l’éléphant annoncé était une fausse alerte. Le PAG n'a rien d'originalité. C’est un pipi de chat, un catalogue d’intentions sans cohérence», a-t-il fait observer. «Quelle économie veut-on transformer lorsqu’elle est prise en otage ? Quelle relance veut-on faire lorsque tous les secteurs essentiels de cette économie sont tombés dans les mains d’une seule personne ? Quelle transformation structurelle sérieuse veut-on apporter à l’économie nationale lorsque le gouvernement ignore la crise au Nigéria et la chute du port de Cotonou et de la filière des véhicules d’occasion avec à la clé l’interdiction par le grand voisin de l’importation du riz et de voitures neuves et usagées par voies terrestres ? La transformation structurelle de l’économie nationale peut-elle donner des résultats probants lorsque le gouvernement projette un déficit budgétaire de 12,3% du PIB en 2017 contre 6% du PIB en mars 2016 ?», s’est-il demandé.

Le Président du PLP estime que l’amélioration des conditions de vie des populations ne peut être effective avec les acquis sociaux suspendus, annulés ou supprimés. «Avec un budget de l’Etat anti social, la suppression des milliers d’emploi et la pression fiscale sur les ménages avec la forte croissance des dépenses en capital, quelles conditions de vie veut-on améliorer à travers le PAG ? Quelle démocratie veut-on consolider lorsqu’on sait que ses règles élémentaires sont bafouées, violées violemment au quotidien ? C’est la bonne gouvernance qui recommande l’attribution des marchés de gré à gré illégaux, la liquidation dans l’opacité totale des sociétés et offices d’Etat et des hôpitaux de zone ? C’est avec un modèle ultralibéral que le Chef de l’Etat entend réaliser son «miracle» ? En 16 mois, nous sommes passés de la «Rupture» au «Bénin en route», en passant par le «Nouveau Départ» et le «Bénin Révélé». Bientôt nous irons au «Bénin Altéré», car la forte pression fiscale sur les entreprises privées et surtout les ménages vont augmenter les inégalités», a-t-il expliqué.

Le souhait le plus ardent du Président Léonce HOUNGBADJI est que le chef de l’Etat réussisse son mandat pour le bonheur des populations. «Je suis un vrai patriote. J’aime mon pays, qui m’a tout donné. C’est à mon tour de tout lui donner. Je ne peux donc pas souhaiter l’échec du Gouvernement. Il doit réussir. Mais il y a des préalables», a déclaré l’invité de Joël Yétondji. «La fausse note, c’est déjà à la base de l’élaboration du PAG. Le PAG est l’œuvre d’experts expatriés enfermés dans les quatre murs de la Marina et non le fruit d’un travail participatif. Les populations n’ont pas été associées à la base.

Comment vous pouvez faire le bonheur de quelqu’un sans l’avoir associé ? Entre la vulgarisation du PAG, sa traduction en langues nationales et la mobilisation des ressources pour son financement, le plus important est ignoré. Ce n’est pas la vulgarisation dans la cour des écoles primaires ou dans les maisons de jeunes ou la traduction en langues nationales qui fera que le PAG trouvera de financement. Le problème en amont n’avait pas été réglé. Est-il réaliste et réalisable ? Comment sera-t-il financé ? Quelles sont les parts du budget national, du secteur privé et des Partenaires Techniques et Financiers ? La synthèse du PAG est restée muette sur la question. Ce qui explique le nouveau nom que j’ai donné au PAG : un pipi de chat», a-t-il martelé. «Transformer le PAG en langues nationales est un «désert de compétences». Il n’y a que des cadres «sinistrés», à «l’envers» et «tarés» qui puissent faire de telle proposition saugrenue», a-t-il affirmé, avant de souligner : «C’est le chef de l’Etat qui nous traite de «désert de compétences» et de «sinistrés». Son ministre de la justice dit à Paris, face à la diaspora, qu’il a pris les commandes d’un pays où tout est à «l’envers». Dans un pays «sinistré» où tout est à «l’envers», tout est «désertique», quel investisseur sérieux prendra le gros risque de venir y investir ?

La réussite du PAG, quand bien même il n’est pas réaliste, ne passe pas par la propagande que nous observons et qui vise en réalité à préparer le terrain pour les prochaines joutes électorales. Je vous le répète, la réussite du PAG, c’est d’abord et avant tout la mobilisation des ressources internes et externes. Tout ceci dans un environnement sain, serein et constructif. Les investisseurs ont besoin d’un climat des affaires apaisé et non agité. Il faut un climat (politique et social) de confiance, de sécurité, de justice et de transparence. Réaliser un projet basé à 70 à 90% sur la participation du secteur privé oblige à le rassurer, le sécuriser. Tout le contraire que nous observons aujourd’hui avec la chasse aux opérateurs économiques nationaux et étrangers que le régime humilie sans cesse».
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