Au terme de l’audience, l’accusé Ousmane Zakou a été condamné à dix ans de réclusion criminelle. Ainsi en a décidé la cour de céans présidée par Adame Banzou Nouhoum, après les réquisitions de l’avocat général Malick Nourou-Dine Bakary et les plaidoiries de Me Amos Schadrac Akondé l’avocat de la défense. Placé en détention depuis le 31 mars 2014, il restera encore derrière les barreaux pendant plus de six ans.Ousmane Zakou, cultivateur âgé de 33 ans et père de 4 enfants, était inculpé pour le crime de meurtre, une infraction prévue et punie par les dispositions de l’article 295 du Code pénal.
Résumé des faits
Les frères Zakou Ousmane et Soulé assistèrent, le jeudi 27 mars 2014, à une cérémonie de mariage organisée dans le village de Sendé à Madécali, dans la commune de Malanville. Ousmane Zakou assurait le service de l’ordre, en repoussant les gens à l’aide d’un bâton, de peur qu’ils n’envahissent le cercle. Ayant été touché par le bâton dont il se sert, son frère Soulé Zakou l’assimila à une provocation et décida de riposter.
Ousmane Zakou n’ayant pas approuvé sa réaction, l’a pris par derrière et lui a envoyé un coup de couteau dans la gorge. Soulé Zakou s’écroula et rendit l’âme sur-le-champ.
Les débats
A la barre, l’accusé Ousmane Zakou, a tenté d’envoyer balader la cour en variant dans ses déclarations. Mais il finira, par passer aux aveux et reconnaître que son défaut de maîtrise de soi l’a conduit à donner la mort à son frère Soulé Zakou, sans forcément le vouloir.
Pour l’avocat général Malick Nourou-Dine Bakary, la constitution de l’infraction de meurtre est sans équivoque au regard des faits de la cause et des dispositions de l’article 295 du Code pénal et mieux les éléments constitutifs sont réunis. Les constances du dossier n’appellent aucune circonstance atténuante à l’égard de l’accusé Ousmane Zakou, encore moins la piste de l’excuse de provocation ne saurait être exploitée. C’est pourquoi, il a requis que la cour déclare l’accusé coupable de meurtre et de le condamner à dix ans de réclusion criminelle.
Le conseil de l’accusé, Me Amos Schadrac Akondé ne partage pas cette lecture du ministère public qui l’a conduit àrequérir 10 ans de réclusion criminelle contre son client. Pour lui, les faits de la cause permettent de se rendre compte qu’il s’agit d’un drame familial.
Se fondant sur le fait que l’arme du crime, c’est-à-dire le couteau appartenait à la victime, il a demandé à la cour de condamner son client à la peine de cinq ans au maximum.
Albérique HOUNDJO (Br Borgou-Alibori)