Le régime de la Rupture prend du plaisir à livrer les résultats des audits de la gestion des gouvernements précédents. Il publie ces audits réalisés dans l’opacité alors que depuis le 06 avril 2016 la mal gouvernance s’est aggravé au Bénin. La gestion est tellement catastrophique que les Béninois commencent à exiger l’audit des contrats de gré à gré attribués ces derniers mois à des amis.
Le Bénin va mal. Le régime de la Rupture a déçu les Béninois. Aujourd’hui, la désillusion est si grande que pour cacher ses errements, le gouvernement a décidé de contrôler la gestion de son prédécesseur. Mais il s’y est mal pris. Le gouvernement publie dans les colonnes de ses journaux depuis peu des résultats d’audits commandités. Des audits qui n’ont respecté aucun principe élémentaire enseigné dans les écoles d’expertise comptable. L’auditeur a des obligations à suivre. Mais aucune d’elle n’a été observée lors des audits. Des expert-comptables ont d’ailleurs dénoncé cette méthode de travail. Les personnes dont les noms ont été cités n’ont jamai été interrogées. Les députés Valentin Djenontin et Idrissou Bako et plusieurs autres personnes ont par exemple confié à la presse n’avoir jamais été écoutés par les différents cabinets commis pour réaliser les audits. En fait, la stratégie est bien connue. Le gouvernement a ses objectifs. Et on associe à grands frais des cabinets pour réaliser des simulacres de contrôle dans le but de noircir les acquis de l’ancien président Yayi Boni. Patrice Talon veut se venger de son ennemi juré, en inventant des histoires de mauvaises gestions qui n’existent que dans sa tête.
Les contrats de gré à gré de la Rupture
Si le président Patrice Talon est si vertueux en s’acharnant contre les collaborateurs de son prédécesseur, pourquoi a-t-il béni autant de contrats de gré à gré depuis avril 2016? Car, en réalité, en moins de deux (02) ans de gestion, des centaines de contrats de gré à gré ont été attribués aux membres d’un cercle restreint proche du gouvernement. Au ministère des Transports, plusieurs cas ont été dénoncés par les organisations syndicales. Le ministre des Transports, Hervé Hèhomey, très proche de Patrice Talon, en a vraiment distribué. De sources informées, aujourd’hui la situation est tellement préoccupante que les Partenaires techniques et financiers ont commandité une enquête internationale indépendante sur ces marchés distribués comme de petits pains. Pendant ce temps, Patrice Talon cherche toujours à vilipender son prédécesseur. Certains observateurs trouvent même que la correspondance adressée récemment au ministre des Finances par le Chef de l’Etat au sujet des contrats de gré à gré n’est qu’une farce. A les entendre, le gouvernement veut endormir le peuple de plus en plus inquiété par la gestion opaque des nouveaux maîtres. Beaucoup ont compris et ne cachent plus leur déception. « On ne peut rien attendre de ce régime », clament certaines personnes dépitées. Dans ces conditions, il sera vraiment difficile au régime de la Rupture de regagner la confiance du peuple.
Mike MAHOUNA