Eugène Azatassou, coordonnateur national de l’Alliance Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) estime qu’il y a une «instrumentalisation de la lutte contre la corruption » par le pouvoir Talon. Invité hier de l’émission « Zone Franche » de Canal 3, il réagissait ainsi à propos des résultats d’audits récemment rendus publics par le gouvernement, mettant en cause d’anciens ministres et cadres ayant exercé sous Yayi. « Ce qui est fait actuellement n’est pas de la lutte contre la mauvaise gouvernance, mais c’est l’instrumentalisation des audits pour réduire les opposants » a dénoncé Eugène Azatassou, qui se désole de la non prise en compte d’un des principes majeurs de la procédure d’audit qui est le contradictoire. « On fait des audits, on sort des documents qui semblent refléter des faits incorrects, mais on ne permet pas aux auteurs de venir s’expliquer », s’étonne l’invité de Canal 3, selon qui, «on ne fait pas un audit pour détruire quelqu’un mais pour améliorer le fonctionnement de la structure auditée ». Il affirme aussi « que ceux qui sont actuellement au pouvoir sont disqualifiés pour lutter contre la corruption». Pour Eugène Azatassou, le «pouvoir Talon doit changer de méthode car, il est en train d’effacer la conférence nationale des forces vive de la Nation de février 1990 »
Entre autres sujets abordés, le Coordonnateur National des FCBE a également évoqué la tournée entreprise par l’Alliance depuis plusieurs semaines et qui vient de s’achever. «Nous avons été débordés par nos militants. Il y a avait un enthousiasme inattendu » se réjouit Eugène Azatassou. Le congrès est désormais l’objectif en vue, après cette tournée nationale de remobilisation conformément aux recommandations du dernier conseil national des FCBE. En dépit des dissidences observées ces derniers temps au sein de l’Alliance, le Coordonnateur national rassure que la barque tient bon. « L’Alliance FCBE doit se consolider. Car la philosophie du développement qui a caractérisé le pouvoir que nous avons soutenu mérite d’être conservé. Et dans cette philosophie, l’homme était au cœur de tout. Au moment venu, le peuple béninois aura la facilité de choisir entre deux concepts du développement », a aussi laissé entendre Eugène Azatassou.
Christian TCHANOU