Samedi 26 août prochain, Abomey accueillera la finale du jeu-concours " Gbecenyo" (Gbétchégnon). Une initiative de valorisation de la langue Fongbé voulue par plusieurs natifs, cadres et personnalités des communes du plateau d’Abomey. L’ambition, c’est de faire en sorte que cette langue devienne un élément d’unification, donc un facteur de développement.
Les localités d’Abomey, Bohicon, Zakpota, Zogbodomey, Djidja et Agbangnizoun s’approprient la langue fongbé comme facteur de développement. C’est à travers le jeu-concours " Gbecenyo" (Gbétchégnon, entendez « ma langue est belle »), lancée le dimanche 30 juillet dernier à Abomey et dont la finale aura lieu le samedi 26 août prochain à la place Goho à Abomey. Plus de 400 candidats étaient inscrits pour prendre part aux différents jeux. Répartis en seize équipes, ils avaient à faire des recherches pour répondre à 192 questions de culture générale notées sur 40 points et expliciter 272 proverbes en fongbé, rubrique notée sur 60 points. Le jury de ce jeu-concours est présidé par le professeur Albert Bienvenu Akoha, enseignant de linguistique générale et de littérature orale à l'Université d'Abomey-Calavi, ancien doyen de l’ex- Faculté des lettres, arts et sciences humaines (Flash).
Plusieurs ressortissants de ces localités veulent faire du fongbé un outil qui rassemble les populations et donc capable d’induire le développement. A l’instar de certains pays dont les citoyens manient avec aisance leur langue nationale, les initiateurs de ce jeu veulent donner la possibilité aux leurs d’emprunter la même voie. Au-delà de la langue, c’est la culture, les us et coutumes arrimés au fongbé que les initiateurs projettent de transmettre aux générations actuelles et futures qui, trop préoccupées de leur réussite scolaire, se cramponnent à la langue officielle et foulent aux pieds les langues nationales à même de leur permettre de mieux intégrer les réalités endogènes.
Pour inverser la tendance, Gbecenyo a été initié. Le choix des vacances scolaires pour lancer un tel projet ne relève pas du hasard, soutiennent les organisateurs. Pour eux, il est question d’occuper autrement et utilement la jeunesse en cette période en l’aidant à opter pour des loisirs sains (jeu-concours) en lieu et place de la dépravation et par la même occasion, de leur léguer un précieux héritage (la langue et la culture fon). Ainsi instruits et outillés, ils devaient devenir des agents de développement et se positionner comme fer de lance du développement de leur région et par ricochet du pays tout entier. Outre le jeu-concours à court terme, il est prévu sur le moyen et long termes des bains linguistiques, touristiques et culturels. Ce qui aura pour but d’améliorer leur connaissance de la langue et de la culture fon.
Toute initiative visant le développement est la bienvenue au niveau du Gouvernement. C’est fort de cela que le ministre en charge de la Justice, Joseph Djogbénou, apporte son soutien et son appui au jeu-concours " Gbecenyo". Pour lui, « La langue est pour toute communauté un patrimoine à promouvoir et à préserver ». Analysant alors la pertinence de ce jeu-concours, il y voit « une initiative qui s’inscrit parfaitement dans le Programme d’action du Gouvernement (Pag). Programme au sein duquel la valorisation de la culture et la promotion du tourisme sont hissées au rang de priorités. Sauf que le garde des Sceaux, Joseph Djogbénou, ne s’en tient pas aux mots. Le projet n’aurait pas pu voir le jour sans son soutien, laisse-t-on entendre du côté de l’organisation?