Porto-Novo oubliée, Hogbonou n’a qu’un seul pont depuis 1960, Adjatchè n’est pas digne d’une Capitale, quel tort les Ouémènou ont-ils commis pour mériter ce sort ? Autant de préoccupations qui reviennent sur les lèvres à chaque régime présidentiel. Et pourtant, depuis les années 2002 et 2003, c’est une gestion pratiquement sans partage de la ville par le Parti du renouveau démocratique (Prd). Qu’est-ce qui pourrait expliquer alors l’état de léthargie dans lequel végète Porto-Novo ? A y voir de près, le ver est dans le fruit. Les Aïnonvi ne devront donc pas chercher loin du Prd. L’une des preuves, c’est un projet de reconstruction d’un centre de santé que s’est engagé à faire la Fondation Ajavon Sébastien Germain (ASG), mais qui se trouve aujourd’hui en souffrance.
De qoui s’agit-il ? Comme l’indique la lettre, la Fondation ASG a décidé de rénover le centre de santé en question au quartier Zèbou Ita Tigri à Porto-Novo. Accédant aux cris des populations dépités, la Fondation a écrit à la mairie afin d’avoir son accord pour pouvoir démarrer les travaux. La commune de Port-Novo n’avait aucun franc à apporter dans la concrétisation du projet. Le courrier a clairement signifié que la Fondation s’engage à le faire avec son partenaire étranger. « Si vous ne trouvez aucune objection à la mise en œuvre de ce projet sur votre territoire, nous vous prions de bien vouloir nous indiquer vos services compétents pour prendre contact et pour les discussions d’usage ». Ainsi libellé dans un français aussi limpide, vers la fin du mois de février 2017, le courrier n’a toujours pas eu de suite. Depuis 6 mois, aucune réaction de la part du conseil municipale majoritairement Prd. Pourquoi le maire Emmanuel Zossou et ses collègues conseillers, malgré la relance de relance à eux adressée par la Fondation il y a un mois, n’ont toujours pas daigné répondre ? Il y a-t-il d’objection au projet ? Si oui, pourquoi ne le font-ils pas savoir à cette Fondation bien connue et qui n’est pas à ses débuts en matière de construction et d’équipements d’infrastructures socio communautaires ? Selon nos enquêtes, le pourquoi n’est pas à aller chercher loin. Des indiscrétions confient que c’est à cause de considérations politiques. Le nom (Ajavon) que porte la Fondation en dit long. Une fois cette infrastructure réalisée, l’opérateur Sébastien Ajavon risque de ravir la vedette au Prd et à son leader charismatique, Me Adrien Houngbédji. La razzia opérée par l’homme d’affaires dans le fief des tchoco-tchocos à la présidentielle de 2016 est encore vivace dans les esprits et on fait tout pour ne pas en rajouter. Mais dans ces conditions, où place-t-on l’intérêt des populations qui ne souhaitent que le développement ? Il se peut qu’après publication de notre article l’équipe municipale veuille se rattraper en tentant de montrer qu’elle ne s’oppose pas au développement de Porto-Novo à travers ce projet. Une chose est sûre, les populations sauront apprécier.
Worou BORO