L’on est encore à plus d’un an des élections législatives de 2019. Mais les potentiels candidats sont déjà en échauffement sur le terrain avec des activités politiques et des opérations de charme par-ci par-là afin de ratisser large.
La bataille pour les législatives de 2019 qui semble avoir commencé timidement dès le lendemain de l’installation officielle des députés de la septième législature se fait de plus en plus sérieuse. La quasi-totalité des états-majors est en effervescence. Il ne se passe plus de week-end sans activité politique sur le terrain. C’est pratiquement la course contre la montre aussi bien dans le camp présidentiel que dans celui des forces politiques qui ont milité pour le rejet de la procédure de la révision constitutionnelle, le 4 avril dernier au Parlement. Il ne devrait d’ailleurs en être autrement, car qui veut aller loin ménage sa monture.
Le samedi 19 août dernier a été particulièrement riche en évènements politiques à Cotonou. Il a enregistré une avalanche d’activités des politiciens, toutes tendances confondues, sur le terrain. C’est d’abord la mouvance présidentielle qui a fait parler d’elle au Palais des congrès avec la création de la coalition politique baptisée « Bénin en route ». Elle est constituée d’une centaine de partis, mouvements, associations et personnalités politiques mues par le seul souci de soutenir le Programme d’action du Gouvernement (Pag). Cette coalition est présidée par Jean-Baptiste Hounguè qui a été, on ne peut plus précis, sur l’objectif de ce creuset à savoir : assurer au chef de l’Etat une majorité confortable de 80% de députés au Parlement en 2019.
A quelques mètres du Palais des congrès de Cotonou, se tenait aussi une autre activité politique du camp présidentiel. Il s’agit ici de l’adhésion de plusieurs personnalités politiques au bloc de l’Union fait la Nation (Un) présidée par Bruno Amoussou. L’ancien ministre chargé de la Communication, Etienne Kossi, sous l’ex-président Boni Yayi, quitte sa famille politique « Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) » pour rejoindre l’Un avec son parti « le Congrès pour la mobilisation des valeurs citoyennes (Cmvc).
Cerise sur le gâteau, l’Un a enregistré, ce même samedi, l’adhésion volontaire de deux autres formations politiques en l’occurrence le Parti pour le progrès de la démocratie béninoise (Ppdb) d’Emmanuel Koï et le Mouvement des écologistes du Bénin (Meb -Les Verts). Tous les deux ont aussi signé le protocole d’accord d’intégration à l’Un au même titre qu’Etienne Kossi. Tous ces trois soutiens ne viendront qu’huiler davantage la machine de l’Union fait la Nation pour les prochaines élections législatives dans la cinquième circonscription électorale composée des communes d’Abomey-Calavi, Sô-Ava et Zè, le bastion électoral des trois nouveaux adhérents.
Non aux canards boiteux !
Toujours ce même samedi 19 août, la Renaissance du Bénin (Rb), aile Abraham Zinzindohoué, enregistrait de nouveaux adhérents pour l’enracinement du parti après la crise qui l’a frappé. Une descente est prévue dans les tout prochains jours à Cotonou, à Abomey-Calavi et dans le Zou pour remettre définitivement sur orbite le parti pour accompagner les actions du chef de l’Etat. C’est dire que les partisans du président Patrice Talon sont bien conscients de l’enjeu des élections législatives de 2019 devant permettre au Gouvernement de poursuivre ses actions de développement dans des conditions apaisées.
Mais, tout comme le camp présidentiel, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qu’on pourrait considérer comme la principale force politique de l’Opposition aussi ne dort pas. Elle refuse de mourir et occupe le terrain à sa manière pour remobiliser sa troupe. C’est dans ce cadre que l’alliance a entrepris une tournée nationale depuis le 8 juillet dernier. Le périple a connu son épilogue, samedi 19 août dernier, par l’étape de Cotonou où l’alliance a mis ses militants en ordre de bataille pour les joutes électorales à venir, notamment les législatives de 2019, les communales et locales de 2020 et la présidentielle de 2021.
« Nous sommes très contents de cette grande mobilisation des militants Fcbe du Littoral qui ont donné la preuve de ce que l’alliance Fcbe reste et demeure la plus grande force du pays. Depuis le début de cette tournée, l’engouement a été le même partout. Nous sommes convaincus que cette dernière étape ouvre la porte à l’organisation du congrès national qui est déjà imminent. Nous allons nous réorganiser afin de faire face efficacement aux joutes électorales prochaines ». Cette déclaration de Kamar Ouassangari, ancien conseiller technique de l’ancien chef d’Etat Boni Yayi, à l’issue des assises, résume tout l’enjeu des consultations législatives de 2019 pour les Fcbe et alliés.
Ainsi, dans un camp comme dans l’autre, l’heure est au resserrement des rangs dans la perspective des joutes législatives de 2019, les huitièmes du Renouveau démocratique. Celles-ci s’annoncent rudes au regard des signes avant-coureurs notés actuellement sur le terrain. Chacun des états-majors multiplie les stratégies pour ratisser large à l’issue de ce scrutin. Les tractations et la bataille seront plus rudes au fur et à mesure qu’on s’approche de ces élections. Vivement que les choses se passent dans la paix pour le rayonnement de la démocratie au Bénin !?
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau