Emmanuel Zounmènou a été officiellement installé, ce mercredi 23 août, dans son fauteuil de maire de Bonou. La cérémonie d’investiture s’est déroulée à la maison des jeunes et loisirs de la commune en présence des autorités politico-administratives de la ville.
« Je suis le quatrième maire de la commune de Bonou en moins de deux ans », a déclaré le nouveau maire de Bonou, Emmanuel Zounmènou, pour résumer l’instabilité que connaît le conseil communal de cette localité de la vallée de l’Ouémé depuis l’installation de la troisième mandature de la décentralisation. L’ancien et nouveau maire de Bonou s’est réjoui de retrouver son fauteuil après la décision de suspension prise à son encontre par le préfet de l’Ouémé. Ses premiers mots sont allés en direction de la Justice dont il salue le bon fonctionnement santé. Il invite les populations à faire confiance au pouvoir judiciaire qui est au service de la veuve et de l’orphelin. « Ce qui se passe à Bonou vient des manipulations des gens d’ailleurs », a-t-il dénoncé. Il promet d’œuvrer les jours à venir pour le retour de la paix au sein du conseil communal.
L’investiture fait suite à l’arrêt de la Cour suprême en date du 26 juillet dernier. Lequel invalidait l’élection du maire Julien Affohounha. Elu conseiller dans l’arrondissement d’Atchonsa sur la liste de l’Alliance « Eclaireur», Emmanuel Zounmènou en tant que 1er adjoint, avait assuré l’intérim du maire destitué, avant d’être porté à son tour à la tête de la mairie. Il avait hérité, le 6 octobre 2016, du fauteuil de maire en lieu et place d’Alexandre Zannou contre qui une frange de ses collègues reprochait une « mauvaise gestion ».
Seulement, on se demande si Emmanuel Zounmènou pourra garder son fauteuil pendant longtemps, puisqu’il n’est pas issu de la liste majoritaire actuelle du conseil communal. Celle-ci menace d’ailleurs, selon des indiscrétions, de revenir à la charge dans une procédure régulière pour l’évincer dans les tout prochains jours. Emmanuel Zounmènou va-t-il se laisser avoir encore ? On attend de voir.
Pour rappel, le préfet de l’Ouémé avait suspendu Emmanuel Zounmènou pour faire respecter la loi au sein du conseil communal de Bonou dont la majorité a basculé au profit des Fcbe, suite à l’invalidation par la Cour suprême le 2 décembre 2016, du siège du conseiller Bernard Bodéa de la liste de L’Union fait Nation (Un). Cette invalidation a mis désormais les Forces Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) comme première force politique majoritaire au sein de conseil communal composé de neuf membres. Or, selon l’article 400 du Code électoral, c’est la liste qui a la majorité absolue des sièges qui propose le maire. Les Fcbe sont créditées désormais de cinq sièges contre deux sièges respectivement pour les listes de l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement (And) et l’alliance Eclaireur dont est issue le maire suspendu. Sur les neuf conseillers, six ont pris part au vote. Les autres dont le maire suspendu Emmanuel Zounmènou ont opté pour la politique de la chaise vide. Il a formé un recours devant la Cour suprême pour attaquer l’arrêté préfectoral le suspendant. Lequel recours a prospéré au détriment de Julien Affohounha qui était le troisième maire élu de Bonou en l’espace de moins de deux ans.
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau