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Meurtre et coups et blessures volontaires (30e dossier): 10 ans de réclusion criminelle et 6 mois fermes pour les accusés
Publié le jeudi 24 aout 2017  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Le symbole de la justice






La cour d’assises de la Cour d’appel de Parakou a connu de son dernier dossier, mardi 22 août dernier. Il s’agit d’un affaire relative à des infractions de meurtre et de coups et blessures volontaires pour lesquels, Soulémane Wassou a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle. Issiaka Wassou et Djogbo Yacoubou ont, quant à eux, écopé de six mois fermes de prison.

Occasion de réjouissance, le mariage ne saurait donner lieu à des évènements dramatiques engendrés par la haine et des actes de violence. Soulémane Wassou, Issiaka Wassou et Djobo Yacoubou l’ont appris à leurs dépens. Ils ont été entendus, mardi 22 août dernier, par la cour. Pour meurtre, le premier a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle. En détention depuis 17 mars 2016, il y retourne pour juger le reste de sa peine. Quant aux deux autres reconnus coupables de coups et blessures volontaires, ils ont écopé de six mois fermes de prison.
Interpellés et inculpés respectivement pour coups et blessures volontaires et pour coups mortels, Issiaka Wassou et Djobo Yacoubou ont reconnu partiellement les faits, tandis que Soulémane Wassou les a reconnus à toutes les étapes de la procédure. Appelés à raconter, devant la cour, les circonstances dans lesquelles les incidents se sont produits, chacun des trois accusés a dit quelle a été sa partition dans la commission du crime.
Dans ses réquisitions, l’avocat général, Emmanuel Opita, a situé le fondement de l’infraction de coups et blessures volontaires et celle de coups mortels dans les dispositions des articles 295, 304, 309 et 311 du Code pénal. Selon lui, elles sont toutes établies contre les accusés. Soulémane Wassou, insiste-t-il, avait l’intention de donner la mort à Soulémane Djouldé. « On n’utilise pas une hache pour caresser son adversaire », fait-il remarquer. Aussi demande-t-il à la cour de le maintenir dans les liens de l’accusation du crime de meurtre et de lui infliger 15 ans de réclusion criminelle.
Pour l’avocat général, Djobo Yacoubou et Issiaka Wassou sont coupables de coups et blessures volontaires sur leurs adversaires et qu’il en est résulté pour certains, une incapacité temporaire inférieure à vingt jours. Il retient contre eux, une peine couvrant le temps de leur détention préventive.
Me Sèmiyou-Deen Moustapha, conseil de l’accusé Djobo Yacoubou, fait remarquer à la cour que le nom de son client n’a jamais été cité dans la relation des faits par les victimes, deux jours et deux mois après les évènements tragiques. Le comble, rapporte-t-il, lorsque l’ordonnance de prise de corps a été remise à Djobo Yacoubou, c’est à Souaïbou Aboubakari qu’on l’accuse d’avoir blessé, qu’il a confié sa moto avant de se présenter devant la cour. Pour lui, il plaide au principal l’acquittement pur et simple, et au subsidiaire, une application douce et bienveillante de la loi, en le condamnant au paiement d’une amende. « Vous aurez ainsi consacré la paix entretemps revenue au village », laisse-t-il entendre.
A sa suite, Me Séverin Quenum commis pour la défense d’Issiaka Wassou abondera également dans le même sens. Il demande la relaxe de son client et de Djobo Yacoubou, puis exige la restitution de leurs cautions qui leur ont permis de bénéficier d’une liberté provisoire. Evoquant l’article 328 du Code pénal et la légitime défense, Me Séverin Quenum relève également les incohérences contenues dans le dossier.
Quant à Me Abdon Déguénon, avocat du principal accusé, Soulémane Wassou, il plaide également l’acquittement et évoque l’excuse de provocation. Il met l’accent sur l’endroit où le coup a été porté et le lieu où la victime de son client a rendu l’âme. Selon lui, il y a eu trop de passion dans l’instruction du dossier. Par rapport à l’élément intentionnel, il trouve que son client n’avait pas la volonté de donner la mort. « Dans le feu de l’action, il n’aurait pas porté le coup avec le manche de la hachette, mais avec sa lame. La hachette appartenait par surcroît à la victime », a expliqué Me Abdon Déguénon. « Celui que vous avez à juger est celui à qui le sort a voulu attribuer un malheur circonstanciel », lâchera-t-il.
Le magistrat Hubert Arsène Dadjo était le président de la cour. Il avait comme assesseurs Edouard Ignace Gangny et Richard T. Limoan. Emmanuel Opita a occupé le fauteuil du ministère public. Le greffier avait pour nom Me Brice Dossou-Yovo. Jocelyne Paulette Ahoton, Maféirou Célestin Babahoum, Ibrahima Noma Zimé et Abdourazizou El Hadj Adamou étaient les jurés?

Les faits

Dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 mars 2016, Mohamadou Abdoulaye, Ikililou Matchou, Souaïbou Aboubakari et plusieurs femmes du village Donwari, commune de Kandi, ont accompagné leur soeur jeune mariée chez son époux, comme cela est de coutume en milieu peulh. Selon la tradition, les familles des nouveaux mariés doivent se réjouir ensemble au domicile du garçon au cours d’une cérémonie. C’est dans ce but que les garçons alliés à la mariée se sont rendus dans le quartier du marié.
Aussitôt arrivés, Abdoulaye Djouldé a informé les hôtes qu’un coup se prépare contre eux. Il les invite à vite quitter les lieux. Remontés, ils sont restés sur pied de guerre, attendant leurs agresseurs.
Djobo Yacoubou, Issiaka Wassou et d’autres ont fait irruption sur leurs adversaires en leur lançant des pierres et en leur portant des coups de bâtons et de poings. Au cours de la bagarre, Djobo Yacoubou et Issiaka Wassou ont porté des coups et fait des blessures à leurs adversaires précisément Mohamadou Abdoulaye, Ikililou Matchou et Souaïbou Aboubakari.
Au même moment, Soulémane Wassou s’est servi d’une hache pour blesser grièvement Soulémane Djouldé. Ce dernier a rendu l’âme quelques heures plus tard, des suites de ses blessures lors de son évacuation vers un centre de santé.

Maurille GNASSOUNOU A/R Borgou-Alibori
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