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Athanase Bocco après l’élimination du Bénin au CHAN Kenya 2018 répond aux questions du site acotonou.com
Publié le jeudi 24 aout 2017  |  aCotonou.com
Les
© aCotonou.com par CODIAS et Didier Kpassassi
Les Ecureuils du Bénin contre les Etalons du Burkina Faso au stade de l’Amitié de Kouhounou, match comptant pour le deuxième tour aller des éliminatoires du mondial Russie 2018. -
Cotonou, le 12 Novembre 2015. Match éliminatoire du mondial Russie 2018/Bénin-Burkina Faso







Quelles sont vos impressions après l’élimination du Bénin par le Nigeria de la course au Chan Kenya 2018 ?

On ne pouvait pas s’attendre à autre chose.
Pour réussir, il faut d’abord se préparer et avoir un environnement propice. Je veux parler de l’encadrement technique et de la connaissance de ceux qui ont en charge, la gestion de l’équipe. Dans un pays où il n’y a pas un championnat digne du nom et qui se déroule avec l’adhésion de tout le monde pour qu’on sente l’effervescence du peuple, vous ne pouvez pas prétendre vous qualifier pour une compétition continentale. Si même le miracle se produisait, vous allez faire piètre figure à la phase finale.

Le Bénin avait pris une courte avance à Cotonou. Eu égard aux promesses à l’endroit des joueurs et à l’encadrement, on s’attendait à un exploit au Nigéria.

Quel exploit voulez-vous faire dans un pays de football. Avez-vous jamais vu le Nigéria, quels que soient les problèmes entre les dirigeants, décréter une année sans championnat ? Les gens sont conscients de ce qu’ils veulent. C’est une grande nation de football. Néanmoins, on pouvait les faire douter avec à la 67e minute, le penalty qu’on avait obtenue. Mais, on n’était pas préparé pour. Et puis avec un but d’écart à Cotonou, on pouvait déjà s’attendre au pire. Je ne vois pas pourquoi tout le monde croyait au miracle. Il faut être Béninois pour toujours croire au miracle parce qu’évidemment, il y a les gris-gris. Mais on ne peut rien faire avec les incantations.

À vous entendre, l’échec est beaucoup plus lié au manque d’engouement autour du championnat. Vous faites partie entre temps de l’équipe qui a lancé le championnat en cours. Voulez-vous dire à travers vos récentes déclarations que vous n’êtes pas associé aux décisions prises par rapport au lancement du championnat ?

Non, je n’ai pas été associé ? La preuve, il y a une semaine où vos collègues criaient sur les radios de Cotonou que Bocco s’était opposé au lancement du championnat. J’ai effectivement refusé, parce que je savais que ça n’allait rien donner. J’avais prévu tout ce qui se passe aujourd’hui. Ce n’est pas la faute aux joueurs. Les dirigeants qui sont là aujourd’hui ne valent rien. Par exemple, vous avez un enfant de 18 ans qui a 15 ans de carrière footballistique à faire. Il va arrêter sa carrière à 33 ans. Il n’est ni inscrit à la Cnss, ni protégé par l’assurance en cas de blessure. Il n’y a pas non plus un cahier de charges qui précise clairement sa rémunération mensuelle pour qu’à la fin de sa carrière, il puisse avoir une retraite apaisée. C’est tout ce que j’ai posé comme problème au comité pour avoir des ennuis jusqu’à ce jour. Si nous échouons au football, c’est à cause des dirigeants que nous avons eus jusqu’à aujourd’hui. Ils ne valent rien. Ils sont animés d’une bassesse et d’une incapacité impossible, parce qu’ils n’ont pas le niveau de diriger une institution de si grande envergure.

La crise qui a duré 7 ans a impacté beaucoup le football béninois. Ne fallait-il pas relancer le championnat pour espérer mieux plus tard ?

C’est l’occasion de dire à ceux qui disaient qu’il faut que la balle roule qu’elle est en train de rouler. Mais où en est-on aujourd’hui ? Nous pouvons commencer à faire rouler la balle et dépasser même l’Europe parce que pour tout faire, il faut une organisation. Ce que je demande est qu’on mette en place une organisation fiable qui puisse nous conduire à des résultats positifs. Nous n’en avons pas encore et les dirigeants qui sont là aujourd’hui, font obstacle à sa mise sur pied. Pourquoi pas la relecture des textes pour retracer une Direction footballistique au Bénin ? Pourquoi après les échecs, ne redéployons-nous pas les membres des institutions dirigeantes pour pouvoir progresser ? En réalité, ce qui s’est passé comme Tsunami à la CAF se passera au Bénin bientôt. J’y crois fermement.

Vous voulez donc un changement à la tête de la fédération béninoise de football. Mais pensez-vous que c’est possible de créer le tsunami en étant plus hors du système ?


Les Béninois sont bizarres. Vous ne voulez pas de quelque chose, mais vous devez rester dedans pour arranger la situation. Moi je n’ai jamais vu cela. Vous n’avez pas le droit de partir au nom de l’intérêt des autres ? Or, quand tout va s’écrouler un jour, on dira que vous faites partie de ceux qui ont fait que ça n’a pas marché. Je ne suis pas là pour ça. Il faut plutôt en rire. Quand on veut que ça change, on ne reste pas là à tâtonner. Ne pensez pas que tout va bien. Il y a beaucoup de choses que je vais dévoiler. Ce n’est pas le moment, j’attends la suite à mon courrier. Je ne me suis pas levé tout simplement pour parler. J’ai des soutiens didactiques qui me permettent de justifier ce que je dis. Ne vous attendez donc pas à une suite aussi mirobolante que ça. C’est un faux problème de dire qu’on est allé jouer parce qu’on avait à une avance de 1-0.

Comment vous gérez le passe-temps de l’après-démission ?

Je me sens libre dans la tête. Je ne reçois plus d’ordre ou d’injonctions de qui que ce soit. En termes clairs, je ne suis plus astreint à participer à une réunion. Il y a des gens dans ce pays qui ne font rien, qui n’ont aucun travail et qui sont des chômeurs. Tous les matins et soirs, ils doivent s’asseoir, boire et parler football, rentrer ivres et qui se disent spécialiste de foot. J’ai quelque chose que je fais. À un moment donné, il va falloir trouver des gestionnaires pour assurer une orthodoxie du football dans ce pays. Avec le temps vous verrez. Je suis certain que ça va changer. Je ne suis pas de ceux qui attendent que la FIFA ou la Caf envoie de l’argent pour sortir des pseudo factures pour dire qu’on veut se faire rembourser et vivre de ce que le ministère des Sports va donner pour accompagner les équipes nationales. Je ne suis pas de ceux-là qui rançonnent les entraineurs ou qui conditionnent les arbitres.

Avez-vous les nouvelles des Requins ?

Aucunement. Cela ne m’intéresse plus. Pourquoi ? J’ai choisi de ne plus m’intéresser à eux.

Arsène Guy Gaisso (acotonou.com
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