Grâce à des publications de certains journaux la semaine écoulée, on en sait un peu plus sur ce qui est reproché aux deux directeurs généraux du Fonds National de la Microfinance (FNM) sur la période 2013-2016.
En effet, en sa séance du mercredi 02 août 2017, le conseil des Ministres, sur une communication présentée par le Ministre d’Etat, Secrétaire à la Présidence de la République, a connu du rapport d’un audit diligenté au Fonds National de la Microfinance (FNM). Plusieurs irrégularités au nombre desquelles des « lignes de crédits irrégulièrement accordées » ont été relevées à en croire le compte rendu qui a sanctionné ledit conseil des ministres. Mais à la publication dans la presse de ce qui est présenté comme le rapport définitif du cabinet Canal Audit ayant eu le marché de cet audit, alors qu’il est cité pratiquement l’ensemble des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) partenaires du Fonds National de la Microfinance avec indication parfois des montants des lignes de crédits dont ils ont bénéficié, il y en a eu un qui a été, nous le supposons, délibérément omis par le rapport. Il s’agit du Système Financier Décentralisé (SFD) dénommé Association d’Entraide aux Femmes (AssEF) dirigée par Mme Janine S. AGNIKPE, épouse de Monsieur AGNIKPE, spécialiste des questions de microfinance et ayant participé à la mission d’audit en cette qualité. Or, selon nos informations et recoupements, ce SFD a, non seulement, lui aussi, tout comme les presque huit (08) autres cités dans le rapport, obtenu plusieurs lignes de crédit auprès du FNM mais il a surtout été traduit devant le tribunal de première instance de Pobè pour « abus de confiance » suite à une mission de contrôle effectuée du 12 au 21 mars 2014 par le FNM et ayant relevé d’importantes irrégularités dont des cas de crédits fictifs c’est à dire jamais placés auprès des bénéficiaires finaux et déclarés dans les documents de la structure comme étant placés dans les communes du département du Plateau. La procédure enclenchée en août 2014 par une plainte enregistrée au commissariat de la ville de Pobè sous le N°191 suit son cours et pourrait conduire à la réalisation de la garantie qui n’est rien d’autre qu’un bien immobilier de l’expert AGNIKPE, membre de la mission d’audit. En définitive, l’on se demande si les « collusions » dont ont fait cas les auditeurs dans leur rapport entre « les dirigeants du FNM et ceux des SFD » dont ils ont exclu le cas AssEF, si cette collusion n’est pas plutôt ce qui justifie que l’institution de l’épouse de cet auditeur ne soit pas cité dans le rapport malgré le montant évalué à plusieurs centaines de millions de CFA dont elle reste débitrice à ce jour.
Mike MAHOUNA