COTONOU -- A moins d'une semaine de la commémoration de la fête musulmane de la Tabaski au Bénin, les moutons cherchent désespérément leurs acheteurs à Cotonou et ses environnants, a constaté vendredi Xinhua sur place.
Dans les marchés de bétail de Zongo à Cotonou et de celui Djeffa situé à une vingtaine de kilomètres au sud-est de la capitale économique béninoise, où des dizaines de commerçants burkinabè, nigériens et maliens déversent à l'approche de la fête de l'Aïd el-Kebir, des milliers de béliers et de moutons pour leurs potentiels acheteurs du Bénin et du Nigeria, l'affluence n'est pas encore forte à cause de la flambée des prix des animaux.
"Cette année, les prix des animaux sont trop élevés par rapport ceux de l'année dernière. Le même bélier que j'avais acheté l'année passée à 200.000 FCFA est vendu cette année dans le marché à un prix double. Nous ne comprenons pas grande chose", a confié avec amertume à Xinhua, Boni Souleymane, un fidèle musulman béninois, rencontré dans le marché de bétail de Djeffa.
Dans ce même lieu de vente de béliers et de moutons, Daouda Souley, un autre fidèle musulman béninois, a préféré prendre du recul face à cette hausse des prix des animaux.
"Je préfère revenir dans deux jours, car je ne peux pas acheter maintenant un bélier à 400.000 FCFA, alors que l'année passée, j'avais pris le même type d'animal à moins de 200.000 FCFA", s'est-il indigné.
Pour la vendeuse de bétail, la Nigérienne Salimata Soumanou, même à moins d'une semaine de la fête de la Tabaski, les fidèles musulmans béninois et nigérians sont réticents face aux prix fixés pour la vente des bêtes.
"A moins d'une semaine de la fête, l'affluence est encore faible. Les acheteurs viennent, mais ils n'acceptent pas les prix fixés pour la vente des animaux. Pourtant pour les moutons, les prix varient de 40.000 à 200.000 FCFA, alors que ceux des béliers varient entre 200.000 à 600.000 FCFA", a-t-elle expliqué, soulignant la nécessité pour un bon musulman de sacrifier à la tradition le jour de la Tabaski.
"Quel que soit le prix du mouton, chaque fidèle musulman a le devoir de sacrifier à cette tradition, car la fête musulmane de la Tabaski revêt une signification profonde et comporte des exigences prescrites par le Saint Coran", a-t-elle souligné.
Pour cette fidèle musulmane nigérienne, la Tabaski rappelle un acte hautement symbolique posé par le père du monothéisme, Abraham.
En effet, a-t-elle expliqué, "Dieu avait demandé à Abraham de sacrifier son fils en son nom. Ce dernier s'est soumis à la demande divine. Et lorsqu'il était prêt à égorger son fils, Dieu lui envoya un agneau en lieu et place. C'est cette tradition qui a été perpétuée par le fondateur de l'Islam, le Prophète Mohamed".
Selon les statistiques, plus de 30% de la population béninoise, estimée à plus de 10 millions d'habitants, pratiquant la religion musulmane s'apprêtent à commémorer le jeudi 1er septembre prochain, cette fête de l'Aïd el-Kebir.