Dans l’une de ses dernières livraisons, l’hebdomadaire international Jeune Afrique mentionnait qu’« il est reproché à Petrolin de n’avoir ni l’expertise, ni les moyens » de mettre en œuvre le projet de réhabilitation et d’extension du corridor ferroviaire Bénin-Niger. Ce fut une erreur d’appréciation et une méconnaissance des capacités technique et financière du groupe Petrolin et de l’engagement de son président, l’opérateur économique béninois, Samuel Dossou-Aworet à mener à bien l’un des volets les plus importants de son projet « Epine dorsale », qui est la réalisation du chemin de fer Cotonou-Niamey. Mais, depuis novembre 2015, le projet est gelé par une décision de justice.
En effet, les Etats du Bénin et du Niger, conscients de la nécessité de rénover et de parachever la ligne ferroviaire censée les relier depuis les lendemains des indépendances, ont lancé un appel d’offres international dans cette perspective. Et c’est le groupe Petrolin par lettre d’adjudication n° 001/2010/MTTA/MTTTATP/PR/CPC, du 22 juillet 2010 qui en a été déclaré gagnant. Mais plutôt que de signer rapidement avec ce dernier la convention de concession déjà étudiée par le comité paritaire des deux Etats et devant lui permettre d’entamer les travaux, les Etats ont tergiversé jusqu’en 2013, année où ils ont proposé au groupe Petrolin d’accepter la renégociation de la mouture initiale du projet et l’arrivée d’un partenaire stratégique en la personne de Bolloré Africa Logistics.
Jeune Afrique s’est trompé
C’est sans doute ce qui motive aux yeux du rédacteur de Jeune Afrique, sauf existence d’autres objectifs inavoués, l’insinuation selon laquelle le groupe Petrolin serait dans l’incapacité de réaliser le projet. Il ignore sans doute que dans ce conflit, par arrêt N°11/RC/2015, la Chambre civile moderne (référés) de la Cour d’appel de Cotonou a débouté l’Etat béninois et la Société Bollore Africa Logistics de toutes leurs demandes et prétentions et donné raison au groupe Petrolin sur les siennes. La décision a conclu à l’illégalité de tous les agissements de l’Etat béninois et du groupe Bolloré dans ce dossier et ordonné la fin des travaux entrepris dans ce cadre sur le site de l’Ocbn et sur toutes les composantes du projet « Epine dorsale ».
Petrolin group, une référence mondiale
Groupe pétrolier et gazier connu dans le monde entier et dirigé par l’homme de vision qu’est Samuel Dossou-Aworet, Petrolin ne peut être taxé d’une incapacité quelconque. Engagé sur le front de la prospection pétrolière, ce groupe a l’habitude de très gros investissements. A ce propos, Petrolin s’y prend parfois seul ou soutenu par des partenaires financiers, conscients eux aussi des risques courus. Ce n’est donc pas un problème pour un investisseur aussi chevronné de prendre à sa charge le financement d’une ligne de chemin de fer dont la rentabilité est bien plus largement assurée que celle d’une prospection pétrolière pour laquelle l’échec est parfois et même souvent au bout de l’effort.
C’est d’ailleurs sans attendre la signature formelle de la convention de concession, que Petrolin a engagé et effectué à ses frais toutes les études de faisabilité et audits techniques et financiers entrant dans le cadre de la réalisation du projet ferroviaire Bénin-Niger. Et si ce n’est en raison des péripéties rencontrées jusque-là, Samuel Dossou-Aworet l’affirme, des trains nouvelle génération seraient déjà en train de siffler entre Sèmè-Podji, Cotonou, Parakou, Dosso et Niamey, sur des rails modernes avec à leur bord aussi bien des marchandises que des personnes.
De l’expertise à revendre
En ce qui concerne l’inexpérience dont est taxé le groupe Petrolin dans l’hebdomadaire international Jeune Afrique, il n’est nul besoin d’expertise interne pour un investisseur avant de se lancer dans un projet, pour autant que celui-ci s’assure les compétences des plus grands spécialistes du domaine dans lequel il entend investir. C’est ce qu’a fait le Groupe Petrolin en s’entourant des experts les plus réputés des transports ferroviaires que sont entre autres la Société Nationale des Chemins de Fer français (Sncf), la China Railway Corporation, Les Ports du Havre, Sofreco, Sofremines, Technip, Rites Limited…
Dans ces circonstances, on en vient à s’interroger sur les objectifs réels de la rédaction de cet article de Jeune Afrique. Ce qui est certain, plus vite tombera la décision de justice définitive et tout aussi vite se manifestera la volonté politique d’avancer, mieux il vaudra. Les Nigériens et les Béninois verront alors de quoi est capable cet homme singulier qui ne se satisfait pas de l’à-peu-près.
Moïse DOSSOUMOU