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Editorial : A la merci des malfrats
Publié le mercredi 30 aout 2017  |  Fraternité
Macaron
© Autre presse par DR
Macaron de la police




Les malfrats ont repris du service. La période d’accalmie qui a été observée pendant quelques mois n’était que du leurre. Tapis dans l’ombre, les hors-la-loi attendaient le bon moment pour troubler à nouveau la quiétude des paisibles populations. De plus en plus, la liste des victimes d’attaques à main armée s’allonge. En terrain conquis, les malfrats s’arrangent pour avoir une longueur d’avance sur les forces de l’ordre. Avant que celles-ci ne rappliquent sur les lieux de commission des infractions, les fauteurs de troubles trouvent le moyen parfait pour se volatiliser. Du coup, les victimes dépossédées de leurs biens acquis au prix de durs labeurs n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.
Le terrain de prédilection des divorcés sociaux, ce sont les axes routiers. De jour et surtout de nuit, ils sèment la terreur dans les rangs des usagers de la route. La localité de Kilibo sise dans la commune de Ouèssè au centre du Bénin est un passage à haut risque pour les automobilistes. Les bus de transport en commun sont les cibles privilégiées des attaques qui se soldent malheureusement par des blessés mais aussi des pertes en vie humaine. En embarquant à destination du Centre, du Nord ou du Sud du pays, les passagers sont loin d’imaginer qu’ils seront pris à partie par les malfrats. Le comble, la présence des militaires dans certains bus pour les voyages nocturnes ne dissuadent pas pour autant les braqueurs qui n’ont pas froid aux yeux pour accomplir leurs forfaits.
Avec l’avènement du régime en place, les forces de l’ordre avaient donné l’impression de reprendre le contrôle de la situation. Mais actuellement, tout porte à croire que la peur a changé de camp. La police et la gendarmerie dont la fusion imminente est annoncée, n’ont pas encore trouvé le remède pour venir à bout du grand banditisme. Si elles font de leur mieux pour traquer les délinquants après la commission des infractions, elles ne parviennent pas toujours à protéger les populations vulnérables lorsque celles-ci sont en difficulté. Pis, les sanctions à tout-va qui tombent comme de la grêle sur les têtes des policiers et gendarmes d’un certain grade n’ont pas encore abouti au renforcement de la sécurité. Les braqueurs opèrent toujours avec un plaisir décuplé lorsqu’ils se décident à sortir de leur tanière.
Face à ce défi lancinant, il urge de trouver les bonnes solutions pour venir à bout du phénomène. La mise en place d’un système efficace de renseignements visant à prévenir les hold-up est primordiale. La formation et le recyclage des hommes et femmes chargés de la sécurité du plus grand nombre ne sont pas du reste, tout comme la mise à disposition de moyens humains, matériels et financiers dans les unités de police et de gendarmerie. L’éclairage des grandes artères et des voies principales qui facilitent la circulation des personnes et des biens est un facteur important de sécurité. La motivation des hommes en uniforme est aussi une préoccupation fondamentale. A cet effet, il faut se réjouir de l’effort qui a été fait dans ce sens. Reste à définir les stratégies idoines pour vaincre durablement le grand banditisme.
Moïse DOSSOUMOU
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