Le président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab), Michel Adjaka est en proie, depuis quelques jours, à des attaques dans certains médias de la place. On semble avoir tout mis en œuvre pour sortir la sulfateuse pour charger le jeune magistrat, ardent défenseur des libertés démocratiques et de la bonne gouvernance. Chose curieuse, le chef d’accusation porté contre ce dernier laisse transparaitre simplement une tentative d’intimidation. Qui cherche donc à la boucler à Michel Adjaka ?
Que reproche-t-on au magistrat Michel Adjaka ? Le président de l’Unamab est accusé d’être assez présent et actif sur les réseaux sociaux. Il s’écarterait ainsi des exigences de sa profession. D’autres sources relatent même qu’une procédure disciplinaire serait sur le point d’être engagée contre ce Juge par le Conseil supérieur de la magistrature. Mais tout ceci semble bien être ficelé pour contraindre le magistrat à garder le bec dans l’eau face aux dérives de gouvernance du régime de la Rupture. L’on est en droit de penser simplement à une tentative d’intimidation, étant donné que le juge Adjaka n’est pas le seul magistrat actif sur le net. De plus, sa présence constante sur les réseaux sociaux, daterait-il seulement de l’élection du président Talon ? Une raison fallacieuse pour tenter de faire trembler le président de l’Unamab, selon un acteur politique.Le magistrat étant avant tout un citoyen, la Constitution du 11 décembre 1990 en son article 23 lui garantit le droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion et d’expression, dans le respect de l’ordre public établi par la loi et les règlements. La loi portant statut de la magistrature en son article 18, prévoit que «Comme citoyens, les magistrats jouissent de la liberté d’expression, de croyance, d’association et de réunion. Toutefois, dans l’exercice de leurs droits, les magistrats doivent se conduire de manière à préserver la dignité de leur charge, et à sauvegarder l’impartialité et l’indépendance de la magistrature. ».Tout ceci démontre clairement qu’il s’agit d’un vil et futile acharnement contre un citoyen gênant de par ses combats. En réalité, pour avoir mené aux côtés des syndicalistes, la lutte pour la justice sociale, l'annulation des concours frauduleux, la bonne gouvernance sous le régime Yayi Boni, la Rupture s’attendait peut-être à voir le jeune magistrat déposer les armes depuis l’avènement du Nouveau départ. Erreur ! L’homme était encore dans les rues pour faire échouer récemment le projet de révision de la Constitution, la loi sur les collaborateurs extérieurs etc. Il est, d’ailleurs souvent, sorti de sa cachette pour décortiquer et éclairer l’opinion publique sur les principales décisions du gouvernement. Par ailleurs, le magistrat Adjaka est responsable d’une association syndicale. Comment peut-il assurer ses responsabilités syndicales, s’il n’a pas la possibilité de s’exprimer ouvertement sur les questions qui engagent la vie de la nation? C’est évident alors que le Président Michel Adjaka gêne des intérêts, par l’efficacité et la qualité de ses combats et qu’il urge de trouver les moyens de le faire taire. Pourquoi s’écarte-t-on des débats sérieux liés à l’emploi des jeunes,la lutte contre la pauvreté, la précarité et le chômage,la promotion de la bonne gouvernance, la réforme du système sanitaire, éducatif et agricole, l’arrêt de la prolifération des marchés de gré à gré pour s’en prendre à un citoyen sous prétexte qu’il est trop présent sur les réseaux sociaux. De toute façon, le peuple n’en sera jamais assez distrait !
Aziz BADAROU