Cerise sur le gâteau des Organisations syndicales ! Sucrée et bien charnue, elle pèse 300 millions. Libérée après les doléances des responsables syndicaux, la manne financière coûte, de façon détaillée, aux caisses de l’Etat, 200 millions au titre de la subvention de 2017 plus 100 millions qui équivalent au paiement de la moitié des arriérés de 2010. De droit, ces subventions servent, en principe, au fonctionnement des organisations syndicales et à l’exécution des programmes de formation des militants.
Et a priori, avec ces craquants billets de banque qui pleuvent sur leurs têtes, les responsables des 7 grandes centrales syndicales devraient pousser un ouf de soulagement. Tout compte fait, à moins qu’ils soient hypocrites, depuis le Conseil des ministres du 30 août, je parie qu’ils respirent mieux. Même qu’ils rayonnent de bonheur, et que leurs ainés syndicalistes à la retraite se mordent les doigts !
Mais voilà, il y en a qui, quels que soient vos efforts pour leur donner satisfaction, trouvent toujours à redire. Eternels insatisfaits, à défaut de critiquer le fond, ils s’attaqueront à la forme. Avec les syndicalistes surtout, cela ne manque presque jamais. Et donc, cette fois-ci, à la surprise générale, certains de nos nouveaux subventionnés s’irritent d’une surabondance de communication qui aurait accompagné les 300 millions décaissés. « Rien de plus banal et régulier que cet acte traditionnel de positionnement de fonds », trouvent-ils à marmonner avant de s’offusquer d’une politisation et du parallélisme avec une rentrée apaisée.
Pourtant, j’apprends du conseil des ministres qu’avant l’issue heureuse, les insistantes doléances financières sont passées par là et que, pour une subvention dite régulière, 100 millions ont été libérés au titre des arriérés de 2010. Soit, c’est le gouvernement qui fait économie de vérité, soit ce sont les syndicalistes qui font preuve de mauvaise foi. Mais passons.
Seulement, bomber le tosse et gaillardement défendre que débloquer 300 millions est un acte banal, il faut vraiment oser. En plus, crier sur tous les toits qu’une communication du genre ne ferait que creuser le fossé entre les travailleurs et leurs représentants, c’est une confession qui ne dit pas son nom. De toute évidence, de cette formule transparente voulue par le gouvernement, il y en a qui, à cause des comptes à rendre aux syndiqués, en ont peur. Seulement, s’ils savent s’attaquer aux actions du gouvernement, qu’ils sachent aussi défendre ce que le gouvernement fait pour eux et leur gestion financière.
Sinon, je comprends mal, pour des gens qui ont du plaisir à critiquer les salaires et avantages des gouvernants, qu’ils réprouvent que le peuple sache, à quel point leurs organisations sont subventionnées par l’Etat. Peut-être que quand, c’est su de tout le monde, on est obligé tant à la source que chez le bénéficiaire, de mieux gérer, et cela, ils ne le veulent pas.
Mais, les temps ont changé. Sous la rupture, s’il est bon d’être responsable syndical et champion en critique, il serait tout aussi bon d’aller à l’école de la transparence et de la bonne gouvernance. Alors, comme le dirait l’autre, la critique est aisée mais l’art est difficile. Aux syndicalistes de s’en inspirer, et des 300 millions, d’en faire bon usage. Les travailleurs ne souhaitent pas mieux !
Angelo DOSSOUMOU