La sortie médiatique dans l’après-midi d’hier, du Directeur général de la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee), Laurent Tossou, au sujet de la dette de la société BBcom S.A. vis-à-vis de la structure dont il a la charge a tôt fait de semer la confusion dans les esprits. Pourtant, il n’est point besoin d’être un privatiste, pour distinguer la personne physique du promoteur Issa Salifou, de la personne morale qu’est BBcom S.A. C’est dire que la question de la représentativité de l’entreprise n’interviendra que dans le cadre d’un procès, ou de toutes autres circonstances contractuelles prévues par la loi en cette matière. Encore que, Issa Salifou est mal fondé en tant que député, pour assumer la représentativité de l’entreprise le cas échéant. En principe, les avocats conseils de la Sbee devraient en briefer le Directeur général, Laurent Tossou, et lui éviter les insinuations tendant à porter à la charge de l’honorable, intuitu personae, les faits reprochés à BBcom S.A. D’ailleurs, une chose est claire, c’est Bell Bénin qui doit à la Sbee et non Issa Salifou. Il faut aussi de la jugeote dans cette affaire pour ne pas perdre de vue, qu’en tout état de cause, la dette n’est pas un délit dans la législation béninoise. Alors, à quoi rime cette débauche d’énergie contre un homme politique ? Chacun répondra devant le tribunal de sa conscience.
Une complicité passive condamnable
A titre d’exemple, à qui la faute si les compteurs de Bell Bénin communications de Mènontin n’ont pas été relevés, ni facturés depuis 2015 ? Ces faits sont plutôt symptomatiques de la mal gouvernance qui a, jusque-là, régné à la tête de la Sbee et qui l’ont sans doute conduite au bord de l’abîme. La Sbee ne devrait s’en prendre qu’à elle-même. Tenez ! Dans le cas de Mènontin, c’est un compteur à facturation globale. Or, il y a une dizaine de compteurs, et les factures sont régulièrement déposées pour le reste. Pourquoi précisément, en ce qui concerne le compteur indexé, il n’ait pas été relevé depuis 2015 ? Pour le reste, que Bell Bénin doive des factures, au titre des clients grands comptes, ce n’est pas un évènement. C’est déjà heureux que le Directeur général, Laurent Tossou, se rende à l’évidence de la situation chaotique de l’entreprise dont il a la charge et se lance sur le chantier des réformes pour sa restructuration. Mais de là, à stigmatiser un homme politique, il y a à redire.
Arnaud DOUMANHOUN