Inquiétant ! Une revue des structures de gardiennage au Bénin, et la pagaille saute à l’œil. Comme des champignons, depuis leur apparition dans notre pays, elles ont poussé. Avec le temps, beaucoup d’entre elles sont entrées en récession, et difficilement résistent à la fermeture. Généralement lancées par des agents des forces de l’ordre à la retraite, les sociétés privées de sécurité, bien qu’étant utiles à leur clientèle, nourrissent, aujourd’hui plus que jamais, la polémique.
Déjà, le grief fait à ces sociétés de gardiennage enregistrées au Ministère de l’intérieur est la qualité de la ressource humaine utilisée. Pourtant, pas d’agents qualifiés et bien traités, pas de structures de gardiennage. Mais, le comble de la désolation, ce sont ces agents chétifs, qui n’ont souvent pas le choix, en faction devant nombre d’entreprises.
Bien que recrutés selon les besoins des structures de gardiennage, leur formation laisse à désirer. Très souvent mal équipés, parfois licenciés au bout de quelques mois, selon que le promoteur a trouvé mieux qu’eux, ils ne disposent d’aucune assurance. Pis, leur rémunération, en dents de scie, oscille entre 25 et 40 mille pour les simples agents et entre 50 et 70 mille pour les contrôleurs, alors même que, sur chacun d’eux, les promoteurs en encaissent le triple.
Conséquence, au lieu de se reposer en journée, certains des agents, pour pouvoir joindre les deux bouts, sont obligés de cumuler de petits boulots. Et comme à l’impossible nul n’est tenu, on en dénombre qui ronflent, au lieu de surveiller. A cela, il faut ajouter qu’en termes d’enquête de moralité avant le recrutement de leurs agents, les promoteurs ont largement montré leur impuissance.
Pour rappel, au centre du fameux braquage d’une fourgonnette de transfert d’argent au niveau du Codiam en Mai 2016, il y avait un agent d’une société de gardiennage. Aussi, la semaine dernière, un de ces agents de sécurité privée a été surpris en flagrant délit de vol au Cnhu de Cotonou. Ce sont des exemples parmi tant d’autres.
En somme, demain, il peut en être autrement. Mais, par ces temps qui courent, la sécurité des personnes et des biens, avec les structures de gardiennage, est en berne. Et même si, dans ce fourre-tout de sociétés de gardiennage, il y a des exceptions, il n’empêche que, dans l’ensemble, le tableau n’est pas reluisant.
D’ailleurs, c’est heureux qu’au niveau du département du Littoral, pour en arriver à faire le ménage au sein de ces structures de gardiennage en ménopause, qu’une séance de travail soit initiée par la préfecture. Mais attention, le chantier des réformes dans le secteur du gardiennage privé est glissant. Envahi de longue date par les politiciens de renom et autres parrainés des systèmes, il a tellement développé des anticorps que tôt, il faudra se réveiller pour l’assainir. Maintenant, il ne faut seulement oser. Il faut triompher. Et pour ça, on ne peut que faire confiance à Toboula !
Angelo DOSSOUMOU