Etudiant en fin de formation en Diplomatie et en Relations internationales à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (Enam) et aussi en droit privé à la Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université d’Abomey-Calavi, Aymard Koura Konti est depuis mardi 5 septembre dernier, le président du Parlement des Jeunes du Bénin, deuxième mandature. Il révèle ici sa stratégie de victoire et ses priorités.
La Nation : Vous avez été porté au perchoir pratiquement sur le fil du rasoir avec une voix d’écart face à votre challenger. Ça ne fait pas trop exulter de joie ?
Aymard Koura Konti : C’est vrai j’ai été élu par 43 voix pour contre 42 pour mon challenger que je salue parce qu’il n’a pas démérité. C’est le jeu démocratique. Ce score ne m’a pas trop surpris parce qu’avec les tractations, j’espérais avoir 45 voix. L’essentiel pour moi est que je suis déjà élu et prêt à travailler avec tout le monde pour la cause du Parlement des jeunes du Bénin, deuxième mandature. Les élections sont terminées. Je ne veux plus savoir qui a voté et qui n’a pas voté pour moi. Je suis le président de tout le monde. Les six autres membres du bureau et moi, nous travaillerons dans ce sens. Nous sommes une jeunesse éveillée qui sait que c’est en conjuguant les forces qu’on est plus fort. Je sais qu’ils vont m’accepter pour le rayonnement de notre institution. Le Parlement des jeunes du Bénin est désormais un et nous devrons travailler en synergie pour l’atteinte des objectifs qui nous sont assignés.
Quels ont les atouts qui ont milité en votre faveur ?
Dans l’Atacora, mon département on est sept membres sur les 85 que compte le Parlement. Les sept ont porté leur choix sur moi pour les représenter au sein du bureau. Pas forcément parce que j’étais le meilleur d’entre eux, mais peut-être parce qu’ils ont une certaine confiance en moi. C’est vrai, je connaissais déjà certains avant les épreuves écrites de notre sélection par l’Assemblée nationale. Juste après la composition, j’ai tout fait pour entrer en contact avec tous les autres candidats du département pour faire leur connaissance.
J’ai gagné ensuite la confiance de mes pairs de la Donga surtout de celui qui a été retenu par ce département. Puisque, tenant compte de l’ancien découpage territorial, les anciens départements du Bénin devraient se retrouver en leur sein pour retenir une personne. Je suis devenu donc l’unique candidat retenu par consensus et devant représenter les deux départements au bureau.
J’ai poursuivi les négociations afin de gagner du terrain. Ce qui a marché pour moi et j’ai été porté au perchoir. En fait, les tractations ont été faites par bloc. Il y a eu deux blocs qui ne sont pas bâtis forcément sur des critères régionalistes, contrairement à ce que disent certains, mais dont l’ambition est de prendre le contrôle du Parlement. Mon bloc a été dénommé « Consensus national » parce qu’il regroupait les quatre départements du Nord-Bénin à savoir l’Atacora, la Donga, le Borgou et l’Alibori en plus les Collines et le Couffo, et quelques autres représentants des autres départements qui nous ont rejoint à la dernière minute. L’autre bloc d’en face regroupait les départements du Littoral, de l’Atlantique, de l’Ouémé, du Plateau et du Zou. J’avoue que les tractations n’ont pas été du tout facile dans les coulisses. Mais au finish la majorité a triomphé et je ne suis issu d’aucun bloc régionaliste. Je remercie tous mes collègues ainsi que mes aînés de la première mandature du Pjb dont certains m’ont soutenu dans l’ombre.
L’euphorie de la victoire terminée, place maintenant au travail. Quelles sont vos priorités ?
Les priorités de mon bureau et moi seront d’œuvrer pour le rayonnement du Parlement des jeunes du Bénin. Car jusqu’ au lancement des avis de candidatures pour notre sélection, je ne savais pas que cette institution existait. Je suis sûr que je ne suis pas le seul. Il s’agira alors de travailler pour faire connaître l’institution, la rendre crédible auprès des partenaires techniques et financiers ainsi que des organisations nationales et internationales. Mon mandat me tient vraiment à cœur. Je veux laisser des traces positives pour qu’on puisse dire à la fin de la mandature qu’une personnalité comme Aymard Koura Konti est passée à la tête du Parlement des jeunes du Bénin?
Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau