(Lire la réflexion de la Consultante Aurelle Christelle Gnidéhoué)
Le 18 Septembre prochain, les écoles béninoises ouvriront à nouveau leurs portes pour accueillir en leur sein des milliers d’apprenants. En dehors de l’introduction de l’apprentissage de l’anglais dans le programme éducatif dès le cours primaire, la relance des cantines scolaires est l’autre mesure phare du gouvernement actuel qui retient l’attention de beaucoup de citoyens.
La commande publique, un levier d’actions pour une alimentation saine et durable dans les cantines béninoises.
D’un point de vue social, cette mesure est salutaire puisqu’elle permettra à des milliers d’enfants notamment ceux issus de milieux défavorisés de prendre des repas dignes au cours de leurs journées d’étude. Cependant, pour que cette mesure s’inscrive concrètement dans une démarche durable qui profite aux diverses parties de notre pays, il est important de ne pas servir aux enfants que des repas cuisinés à partir de produits alimentaires en provenance de pays lointain. Cette pratique ne servira qu’à alimenter davantage les marchés extérieurs asphyxiant par conséquence la production locale, privant des milliers de jeunes béninois d’emplois et augmentant notre empreinte carbone.
Il faudra donc mettre en œuvre une politique d’approvisionnement durable, trouver la bonne recette pour activer la production agricole, créer des emplois de longue durée, favoriser le développement durable des territoires à l’échelle nationale.
Dans cette perspective, la commande publique peut être un levier efficace à actionner pour créer une véritable dynamique territoriale et une réelle valeur. Activer la commande publique à travers les achats responsables de produits alimentaires reviendra à :
•Commander ces produits alimentaires (fruits et légumes, plantes aromatiques,) auprès d’agriculteurs et éleveurs locaux situés dans nos 77 départements. Cela permettra de booster l’agriculture locale, de valoriser nos terres agricoles telles que la vallée de l’Ouémé dont nous chantons souvent les louanges sans concrètement en tirer le plein potentiel.
•Acheter à juste prix les produits alimentaires auprès des agriculteurs et éleveurs afin de permettre à ces derniers de vivre dignement de leurs métiers.
•Promouvoir la richesse et la diversité culinaire de nos terroirs à travers des menus proposés chaque semaine aux apprenants.
•Sensibiliser les élèves aux différentes saveurs des repas qui devront être cuisinés avec la collaboration des nutritionnistes et diététiciens pour un meilleur équilibre des repas.
•Garantir aux apprenants, une alimentation saine, durable et de qualité qui contribue à leur bien- être et croissance.
•Préserver l’environnement et activer l’économie circulaire sur les territoires par le prisme du compostage, de la méthanisation des déchets bio dégradables (agricoles, alimentaires) et également du recyclage des déchets dans leur diversité.
Prises en compte dans le cadre de la relance des cantines scolaires, ces propositions contribueront à enrichir la réflexion et ancrer nos territoires dans une démarche responsable tout en offrant aux apprenants une alimentation de qualité toute l’année scolaire.
Aurelle Christelle Gnidehoue