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Bénin : 2.763 cas de grossesses précoces détectés dans les milieux scolaires au cours de la rentrée 2016-2017
Publié le samedi 9 septembre 2017  |  Xinhua
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© L`événement Précis
Grossesses en milieu scolaire: Quand le tabou familial livre l’avenir des filles à la rue




COTONOU- 2.763 cas de grossesses précoces sont détectés parmi les 301.821 filles inscrites dans les lycées et collèges du Bénin au cours de l'année scolaire 2016-2017, révèlent les statistiques du ministère de l'Enseignement secondaire et technique et de la Formation professionnelle.

Mesmin Tossa, enseignant en sociologie dans un établissement privé d'enseignement supérieur de Cotonou, a estimé que les causes fondamentales de ce phénomène au Bénin, sont liées non seulement à la pauvreté monétaire des parents d'élèves dans les milieux ruraux, mais aussi à la non application des dispositions de l'arrêté ministériel portant sanctions à infliger aux auteurs de violences sexuelles dans les écoles et établissements d'enseignement secondaire général, technique et professionnel publics et privés du pays.

"Il faut reconnaître qu'aujourd'hui, les populations béninoises surtout celles des campagnes vivent dans une pauvreté très aiguë. Cette situation empêche certains parents d'élèves à mettre un minimum de moyens financiers à la disposition de leurs filles élèves. Celles-ci, à la recherche de ses moyens pour subvenir à leurs besoins vont tomber dans les bras de certains hommes, même parfois de leurs éducateurs, qui en retour les exploitent sexuellement", a-t-il regretté, déplorant l'accentuation au cours de ces dernières années, du taux de la pauvreté au Bénin, qui est passé de 33,3% en 2007 à 40,1% en 2015.

Outre ce facteur qui constitue un terreau fertile aux cas de grossesses précoces dans les milieux scolaires du Bénin, le sociologue Tossa, déplore la complaisance des autorités béninoises dans l'application des dispositions de l'arrêté ministériel portant sanctions à infliger aux auteurs de violences sexuelles dans les écoles et établissements d'enseignement secondaire général, technique et professionnel publics et privés.

"Aujourd'hui, les textes, les dispositions pénales qui réprimandent les auteurs de ces cas de grossesses en milieu scolaire sur l'ensemble du territoire béninois existent. Mais à notre grande surprise, ces textes ne sont jamais appliqués", a-t-il déploré.

Pour sa part, Angèle Dossou, sage-femme diplômé d'Etat à Cotonou, a estimé que l'absence totale de communication sur la sexualité dans les ménages béninois constitue aussi un facteur favorisant la multiplication des grossesses chez les adolescentes des lycées et collèges du Bénin.

"Au Bénin, le sexe demeure toujours un sujet tabou que les parents refusent d'aborder avec leurs enfants, filles comme garçons, lorsque ceux-ci atteignent l'âge de l'adolescence", a-t-elle déploré, soulignant la nécessité pour les parents d'élèves d'adopter une stratégie de communication sur le sexe avec leur progéniture lorsque ceux-ci atteignent l'âge de la puberté.

En dehors de l'absence de la communication sur la sexualité dans les ménages béninois, Mme Dossou, estime également que le mariage précoce et forcé des jeunes filles au Bénin, est aussi l'une des causes de ce phénomène de grossesses au niveau des apprenantes du Bénin.

En effet, selon les dispositions de l'arrêté ministériel portant sanctions à infliger aux auteurs de violences sexuelles dans les écoles et établissements d'enseignement secondaire général, technique et professionnel publics et privés, l'éducateur auteur de grossesse, est temporairement exclu de ses fonctions pour une durée de 6 mois avec suspension de salaire. Au cas où il récidive, il est révoqué de ses fonctions sans suspension des droits à la pension.

Selon les mêmes dispositions de cet arrêté ministériel, pour ceux qui n'ont pas droit aux pensions comme les enseignants communautaires et vacataires, la sanction applicable est la résiliation sans condition de leur contrat, sans préjudice des poursuites judiciaires dont l'initiative doit être prise par le directeur d'école ou le chef d'établissement, dans les cas grave comme le viol et l'avortement clandestin.

En cas de rapports sexuels entre apprenants, suivi de grossesse, le jeune garçon désormais futur papa sera temporairement exclu pour la durée d'incapacité physique de la jeune fille, à suivre les cours.
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