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Mecque, Des pèlerins musulmans tournent autour de la Kaaba, autour de laquelle a été construite la Grande Mosquée |
Le pèlerinage à la Mecque est une affaire juteuse. Il rapportera cette année 6.4 milliards de dollars à l’Arabie Saoudite, en augmentation de 3% par rapport à 2013. C’est du moins ce que révèlent des sources proches du Ministère Saoudien chargé du Hajj et relayé par le site maghrebemergent. com. Outre l’Arabie Saoudite, des pays comme la Chine tire aussi grand profit de ce rendez-vous spirituel annuel qui draine des millions de fidèles musulmans.
Par : El Hajj Affissou ANONRIN/Envoyé Spécial
Selon une étude publiée lundi 25 août par la Chambre de commerce de La Mecque, un pèlerin venu de l’étranger dépense en moyenne 3.511 euros (17.381 riyals, ou 4.633 dollars), contre une moyenne de 1.000 euros (4.948 riyals) pour ceux de l’intérieur du royaume. Ces dépenses, poursuit l’étude couvrent le logement, la nourriture et les boissons, les cadeaux et les communications. 70% des pèlerins viennent de l’étranger, selon un modèle de quotas très strict, l’Arabie Saoudite se réservant un quota de 600.000 pèlerins. Comme on peut le constater, cette grosse industrie du Hajj est pour les Saoudiens une grande bouffée d’oxygène en ce moment où le déficit budgétaire causé par la crise mondiale du pétrole s’évalue à 100 milliards de dollars. Selon les experts, «l’arrivée des pèlerins renforcerait l’activité touristique du pays, en créant notamment de nombreux emplois, ce qui permettrait ainsi de relancer la croissance économique saoudienne».
La Chine : petit quota, mais grand profiteur
La Chine, malgré le petit quota de pèlerins qu’elle draine dans l’océan des 2.532.122 de pèlerins enregistrés par les services d’immigration du Royaume Saoudien, prend une part importante du marché du Hajj. Point besoin d’interroger les statistiques pour s’en convaincre. Tout saute à l’œil. Les 80% des tenues spéciales Hajj (encore appelées Irham) que portent les pèlerins lors des tours rituels de la Kaaba et des stationnements à Arafat, Mouzdalifa et Minan sont confectionnées par la Chine. On retrouve ces tenues composées de deux étoffes blanches sur les étalés tant à Médine, à Mecque que dans les pays d’origine des pèlerins. L’unité est vendue en moyenne à 10.000 F Cfa. Il suffit de multiplier ce chiffre par le nombre moyen de pèlerins hommes pour se convaincre de la manne financière que ramasse la Chine. On retrouve en force cette même Chine sur le segment des gadgets et autres objets de souvenirs ou encore le textile ; les prix défiant toute concurrence.
Le Bénin doit se réveiller
Avec ses 3085 pèlerins (très infime par rapport aux autres pays), le Bénin participe aussi à la manne financière que mobilise l’Arabie Saoudite pour équilibrer sa balance budgétaire. Des 6,7 milliards de F Cfa mobilisés par les 3085 pèlerins Béninois pour le Hajj 2017, l’Arabie Saoudite a encaissé près des2/3 en termes de frais de Visa, de droits de logements et autres droits divers. Ceci, c’est sans compter ce que chaque pèlerin a dépensé dans l’achat des cadeaux, dans la restauration, la télécommunication… Mais hélas. À l’opposé de la Chine qui s’est lancée dans une logique de chasse aux opportunités, le Bénin ne tire pratiquement rien du grand marché des opportunités qu’offre le pèlerinage à la Mecque à part entendu les retombées spirituelles. S’il pouvait au moins s’inspirer du modèle chinois sur le segment des tenues spéciales Hajja composées de deux étoffes blanches portées par les pèlerins hommes, ce serait une véritable bouffée d’oxygène annuelle pour les industries textiles que sont la Coteb, la Sitexe… actuellement en cessation de travail. Outre cette tenue, il y a plusieurs autres opportunités que peuvent saisir les industries béninoises en collaboration avec les convoyeurs sous le leadership de l’Etat pour qu’une partie des fonds générés par l’industrie du Hajj profite à l’économie nationale.
Le Hajj 2017 en chiffre
Plus de deux millions de fidèles, soit exactement 2.352.122 ont participé au Hajj cette année. Ceci, contre 1,86 million en 2016 et 24.000 en 1941. Selon les chiffres officiels qui ont été annoncés par les autorités Saoudiennes 221.000 Indonésiens sont venus au Hajj 2017 contre seulement 3087 Béninois. Avec ce chiffre de 221.000 Indonésiens, c’est le plus grand nombre de pèlerins venus de l’étranger jamais enregistré par le Ministère Saoudien du Hajj.
Pour contenir cette marrée humaine au plan sécuritaire, il a fallu mobiliser plus de 100.000 membres des forces de sécurité et plus de 17.000 employés de la protection civile, soutenus par 3.000 véhicules. Ce contingent d’hommes est soutenu par plus de 17.000 caméras de surveillance installées sur le parcours du Hajj. Mina, située entre le mont Arafat et la Grande mosquée de La Mecque, abrite des dizaines de milliers de tentes climatisées pour héberger temporairement les pèlerins. On l’appelle la «Cité des tentes». 2.468 employés du Croissant-Rouge saoudien ainsi que 500 volontaires et 326 ambulances ont été mobilisés pour la cause. Les équipes de secours disposent aussi de 113 centres ambulanciers et de huit hélicoptères. Plus de 700 cuisiniers saoudiens ont été réquisitionnés pour nourrir les pèlerins.
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