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Bâillonnement des libertés et mauvaise gouvernance sous la Rupture : Quand le retrait des ‘‘baobabs’’ du monde syndical inquiète !
Publié le mardi 12 septembre 2017  |  Matin libre
Paul
© aCotonou.com par Didier Assogba
Paul Essè Iko, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Dieu-Donnée Lokossou, Syndicaliste Secrétaire général de la Csa-Bénin et Noël Chadaré, Secrétaire général de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (COSI-BENIN.
Cotonou, le 02 Novembre 2016. Affaire de cocaïne, l`ambiance à la brigarde territoriale de Cotonou.




Après les départs des secrétaires généraux de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb), Pascal Todjinou et de la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin), Dieudonné Lokossou, c’était au tour de Paul EssèIko de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) de tourner dos à l’action syndicale depuis vendredi dernier. Si cette alternance à la tête des centrales syndicales est applaudie comme une conformité aux textes, le plus inquiétant est que ces départs interviennent à un moment où semble s’intensifier les menaces sur les libertés, les acquis démocratiques et surtout la mauvaise gestion des affaires publiques.

Bouillants, tonitruants, meneurs de luttes syndicales, ces trois secrétaires généraux notamment Pascal Todjinou, Dieudonné Lokossou et Paul EssèIko sont restés ces dernières années, les seuls recours des partenaires sociaux, des populations, pour la défense de leurs intérêts et surtout pour dénoncer les dérives des gouvernants au Bénin. Après avoir secoué le régime Yayi, obtenu de nombreux acquis socio-professionnels et milité pour la bonne gouvernance, ils ont très tôt découvert le vrai visage du chantre de la Rupture, le Président Patrice Talon. Alors qu’on s’attendait à les voir se ranger derrière la nouvelle équipe gouvernementale, ils étaient les premiers à donner l’alerte et descendre dans les rues pour dénoncer les déguerpissements sauvages sans mesures alternatives, la privatisation de plusieurs sociétés étatiques, la suppression des milliers d’emplois sans en créer suffisamment, des pratiques anti-démocratiques, la multiplication des marchés gré à gré, les cas flagrants de conflits d’intérêts pour la relance du Pvi nouvelle génération; l’interdiction des marches pacifiques des étudiants et autres; la liquidation expéditive et scélérate des sociétés et offices d’Etat comme la Sonapra, l’ons, l’Onasa, la Centrale d’Achat des Intrants Agricoles, et les licenciements abusifs de travailleurs qui s’en sont suivis… Faut-il le rappeler encore, ces mouvements notamment des nuits blanches passées sur l’esplanade de l’Assemblée nationale pour empêcher la révision “opportuniste” de la Constitution béninoise. A présent, qui pour mener la lutte? La question mérite bien d’être posée en ce sens que les nouveaux secrétaires généraux de la Cgtb et de la Csa-Bénin n’optent plus pour la même stratégie de lutte syndicale. La rue ne règlerait pas les problèmes, selon ceux-ci. Mais lorsqu’on sait l’entêtement qui a souvent caractérisé les dirigeants béninois, l’on peut se rendre facilement à l’évidence que la plupart des luttes fructueuses ont été menées dans les rues et au prix de grands sacrifices. Les départs de Dieudonné Lokossou, Pascal Todjinou et de Paul EssèIko à ce moment précis inquiètent alors! Même si l’ancien Sg/Csa-Bénin entend poursuivre autrement la lutte avec l’association “Nouveaux droits de l’homme-Bénin”. Longtemps traités de secrétaires généraux à vie, Pascal Todjinou (environ 23ans à la tête de la Cgtb) et Paul EssèIko (plus tapageur et de plus en esseulé ces derniers mois dans ses luttes) ont déjà transmis le gouvernail et désormais, il faudra compter sur d’autres syndicalistes pour franchir la ligne rouge chaque fois que les libertés seront menacés et qu’il y aura un acte de mauvaise gouvernance. Salut Camarade !

Aziz BADAROU
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