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Au Bénin, les zémidjans en mode Uber
Publié le dimanche 17 septembre 2017  |  Le Monde
Les
© Autre presse par DR
Les taxis motos à Cotonou




L’application ZemExpress met en relation clients et les motos-taxis des grandes villes du pays pour livrer des colis à domicile ou transporter des personnes. « Allô ? Vous voulez qu’on vous livre un colis ? OK, on vous envoie un livreur. » Dans la salle de réunion de sa start-up MobileLab, Gloria Accrombessi enregistre une nouvelle commande. A l’autre bout du fil, la cliente demande à se faire livrer un téléphone portable à Dowa, un quartier de Porto-Novo, la capitale politique du Bénin. Gloria, 25 ans, raccroche et fixe le montant de la course (3 000 francs CFA, soit 4,50 euros), tandis qu’un de ses collègues désigne un livreur pour transporter le colis.

Cette scène se répète plusieurs fois par jour à Cotonou. Ainsi va le quotidien de la jeune équipe qui fait tourner ZemExpress, une application mobile de transport et de livraison dans la capitale et ses environs. Lancé en décembre 2016, le service s’appuie sur les motos-taxis, les fameux « zémidjans », omniprésents au Bénin.

En l’absence de transports en commun efficaces, plus de 150 000 motos-taxis, conduits essentiellement par de jeunes chômeurs, sillonnent les rues de Cotonou à la recherche de clients. Rapide et peu cher, c’est le principal mode de transport des Béninois, et ZemExpress consacre son « ubérisation », sur le modèle de la fameuse entreprise de voitures avec chauffeur qui met en relation professionnels et clients de façon quasi instantanée grâce au numérique.

C’est en voulant créer avec des amis une plateforme pour mettre en avant des designers locaux que Gloria Accrombessi, diplômée d’une licence en e-commerce et marketing, a pensé à développer ZemExpress. « On a été confrontés très tôt à un problème de livraison. A Cotonou, les entreprises de courrier express ont des tarifs exorbitants. Pourquoi ne pas s’appuyer sur les zémidjans ? », raconte la cofondatrice associée à une dizaine de partenaires. Mise de départ : 20 000 francs CFA (30,50 euros), qui ont servi à acheter un ordinateur portable et à confectionner l’uniforme du premier moto-taxi de la start-up.
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