« En effet, l’existence de quatorze (14) mois d’arriérés de salaires et accessoires dus au personnel constitue un motif objectif et sérieux caractéristique de difficultés économiques susceptibles de justifier la résiliation des contrats de travail des intéressés, sous réserve cependant des dispositions nécessaires à faire prendre en vue de la liquidation de l’intégralité de leurs droits réglementaires assortis de mesures sociales d’accompagnement afin de compenser tant soit peu les sacrifices consentis par ces derniers durant les quatorze (14) mois de suspension de leurs salaires ». Ce pan de la lettre de la Directrice générale du Travail, le 29 novembre 2016, en réponse à la lettre du Directeur général de l’Agence béninoise de sécurité sanitaire des aliments (Abssa) du 10 octobre 2016 pour projet de licenciement pour motif économique est on ne peut plus clair. Malheureusement, il semble qu’en dépit de la ligne tracée rien ne bouge. Et, les 54 agents concernés par les arriérés de salaires et accessoires ne savent plus à quel saint se vouer. En effet, à part le paiement des indemnités de licenciement payées à 38 travailleurs non agents de l’Etat, indemnités évaluées à un peu plus de 67.500000FCfa, le personnel de l’Abssa, main à la tempe, est dans une attente visiblement interminable, pour entrer en possession de ses dus en termes d’arriérés salariaux. Or, dans une correspondance en date du 10 aout 2017, le Dg de l’Abssa demandait simplement une autorisation du ministre de tutelle afin que tout ceci soit épongé. Surtout que le Dg Abssa rassurait de ce que sa structure a pu mobiliser la totalité de sa subvention, soit 600 millions FCfa pour le paiement bien échelonné des dus. Malgré une correspondance de relance, le 1er septembre dernier, à l’autorité de tutelle pour qu’elle autorise le paiement du reste des arriérés de salaire et carburant au personnel, c’est toujours le statu quo. Qui a intérêt alors à bloquer le dossier ? Est-ce le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche (Maep) Delphin Koudandé ? Si oui, attend-il que les agents concernés montent d’abord au créneau et commencent à scander le nom du chef de l’Etat ? Ventre affamé n’a point d’oreille dit-on. Il se fait qu’avec cette situation, des cas de maladies et autres complications graves sont en train d’être enregistrés dans les rangs. Chez d’autres, pères et mères de famille, c’est simplement un casse-tête en cette période de rentrée des classes. Il urge que le ministre Koudandé sauve les meubles afin de prévenir le pire. Et la solution la plus simple et efficace, c’est d’ordonner par une note le décaissement des fonds mobilisés à cet effet. A défaut, le président Patrice Talon sera obligé d’être l’ultime recours de ces agents.
M.M.