(Des faux frais qui plombent la mesure de gratuité)
L’école de base est gratuite au Bénin depuis quelques années dans l’optique de faciliter l’éducation à tous. Mais la réalité sur le terrain en est une autre. Des pratiques très peu orthodoxes de certaines écoles prouvent le contraire et les parents d’écoliers se désolent. Des faux frais à une exagération dans les fournitures scolaires, l’école béninoise est encore loin d’être gratuite…
Sachets d’Omo Klin, sachets d’Omo 250g, un paquet de papier ram, papiers hygiéniques, brosse à dent et pâte dentifrice, frais pour achat de tôles, livret scolaire, frais de bulletin et de carte d’identité scolaire. Tout ceci ajouté aux cahiers, ouvrages didactiques et autres fournitures scolaires. C’est ce à quoi font face depuis lundi dernier, les parents d’écoliers dans la plupart des écoles notamment au sud du pays. Une exagération totale dans la conception des listes des fournitures scolaires qui laissent planer le doute quant à la gratuité de l’école au Bénin. Si ceux qui ont choisi les établissements privés n'ont pas de grandes difficultés à inscrire leurs enfants, les citoyens qui ont opté pour les établissements publics afin de bénéficier de la gratuité de l'école sont exposés à la nouvelle truanderie des faux frais. Si l’objectif premier de la mesure de gratuité est d’alléger les peines notamment les difficultés financières des parents d’écoliers, la politique d’exemption du paiement de la scolarité est visiblement loin d’être la solution. L’école reviendrait plus chère qu’avant, selon les confidences de certains parents. Les contributions scolaires seraient simplement substituées en de petits faux frais dont le cumul dépasse parfois les frais de scolarité autrefois perçus. Malheureusement, pendant que le gouvernement s'investit à amoindrir la peine des parents d'élèves de sorte à promouvoir la scolarisation massive des enfants, des enseignants s'emploient inlassablement à les gruger au plus profond de leur poche. On se réfugie désormais derrière l’urgence de réfection des salles de classes, la formation en informatique et autres pour justifier ces frais indûment perçus. A quoi servent alors les subventions ? Des subventions, qui pour cette année tout au moins, ont été envoyées à temps aux établissements scolaires. Face à cette situation, on est en droit de se demander si la gratuité de l'école décrétée depuis le régime Boni Yayi a toujours droit de cité. L'éducation étant le socle de tout développement et du fait que l’accès de tous s’impose pour réduire le taux d'analphabétisme au Bénin, le gouvernement de la Rupture se doit de prendre ses responsabilités. Il faudra sévir pour arrêter la saignée financière infligée aux pauvres parents d’écoliers.
Aziz BADAROU