Une centaine de leaders et cadres des formations et mouvements politiques du Bénin, se sont engagées ce samedi à Cotonou, dans un processus de réflexion visant au rassemblement des forces politiques, a constaté Xinhua sur place dans la capitale économique béninoise.
"25 ans après la conférence nationale des Forces vives de la nation, le paysage politique béninois est difficilement maîtrisable et malgré l'encadrement juridique de la charte des partis politiques. Ces derniers fonctionnent comme des clubs électoraux ou des regroupements d'intérêts économiques", a déploré le député Sabaï Katé, président du parti "Nouvelles forces démocratiques".
S'exprimant à l'ouverture de cette rencontre, M. Katé a estimé que malgré la nécessité du multipartisme pour l'expression des différents courants d'opinion dans un système démocratique, ce multipartisme peut devenir un obstacle à la jeune expérience démocratique béninoise.
"Au lieu d'être porteur d'espérances, le multipartisme peut être vecteur de tous les dangers. C'est pourquoi la prolifération des partis politiques, loin d'être un épiphénomène, est suffisamment grave pour qu'on s'y attarde quelque peu, qu'on lui consacre quelques réflexions, qu'on en analyse les causes et les conséquences avant d'esquisser quelques solutions susceptibles de provoquer un débat profond pour l'inévitable resserrement du paysage partisan", a-t-il souligné.
Il a fait observer qu'après un quart de siècle de pratique démocratique au Bénin, très peu de partis politiques répondent aux critères d'un vrai parti politique.
"Il y a une prolifération de vrais faux partis. Cet état de choses affaiblit l'Etat et constitue un risque de désintégration de la communauté nationale", a-t-il indiqué.
Abondant dans le même sens, Grégoire Laourou, ancien ministre béninois de l'Economie et des Finances, a estimé que l'émiettement des partis et mouvements politiques au Bénin a engendré l'échec de leurs missions d'animation de la vie politique, de la conquête et de l'exercice du pouvoir.
"Après plus de deux décennies de pratique démocratique au Bénin, les partis et mouvements politiques ont failli dans leurs missions d'animation de la vie politique, de la conquête et de l'exercice du pouvoir. La création tout azimut de partis et mouvements politiques n'ayant aucun ancrage au niveau national ne peut pas conduire le pays dans le jeux démocratique et défendre les intérêts de nos populations", a-t-il regretté, soulignant la nécessité d'un regroupement des forces politiques animant la vie politique béninoise.
"La question de la fusion des formations politiques est devenue une préoccupation d'ordre général, un passage obligé pour la survie de la démocratie béninoise", a-t-il affirmé.
Selon le ministère béninois de l'Intérieur et de la Sécurité publique, plus de 300 partis et mouvements politiques animent actuellement la vie politique nationale du pays pour une population d'environ 11 millions d'habitants. F