Jadis, au bon vieux temps avec Jérôme Sacca Kina, était le Fard-Alafia. Un Fard lumineux qui dardait ses rayons politiques sur toute la partie septentrionale du Bénin. Aujourd’hui, c’est un Fard souffreteux, sans ‘‘Alafia’’, et qui résiste difficilement aux nombreux départs issus de ses rangs. Demain, si les partis dérivés et proches du Fard-Alafia ne s’opposent pas à la dynamique de réunification lancée ce samedi à Cotonou à travers un forum, tout sera réuni pour qu’une force politique ancrée dans le grand Nord, renaisse de ses cendres. Qu’il continue de s’appeler Fard-Alafia ou pas, ce creuset de partis, mouvements, leaders, personnalités en gestation n’apportera qu’un peu plus de clarté dans l’environnement politique et surtout une saveur spéciale aux prochaines batailles dans certaines circonscriptions électorales. Déjà, un regroupement politique, dans le contexte béninois, ce n’est qu’une bonne nouvelle. Et quand il est annoncé autour du Fard-Alafia, le Dur-Barka, Alafia, la Génération GGR, le RDI Anfani, le Farre, avec des leaders comme Barthélémy Kassa, Rachidi Gbadamassi, Robert Gbian, Alassane Séidou, Grégoire Laourou, Sabaï katé, Sam Adambi, Charles Toko, la dynamique unitaire n’en est plus que fascinante. Et donc, au prochain virage qui est celui du congrès d’unification, nos chers politiciens proches ou ex militants du Fard-Alafia ne doivent pas se fourvoyer. Mais au Bénin, les alliances, on sait comment elles naissent et comment, dans la nature, elles s’évaporent. Comme le Fard-Alafia, l’Ubf a marqué son temps. Les Fcbe en déliquescence depuis le départ de leur leader charismatique de la Marina, régnaient, il n’y a pas si longtemps, sans partage dans le Nord. Aujourd’hui, le Fard-Alafia fatigué d’attendre au purgatoire, s’active pour une résurrection politique qui est loin d’être gagnée d’avance. En plus, le défi à relever par ce probable regroupement qui, pour le moment, avant même sa sortie sur l’échiquier politique, ressemble, comme deux gouttes d’eau, à un autre, longtemps critiqué par les mêmes qui travaillent désormais à se mettre ensemble, est de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Sinon, ils n’auront pas fait mieux que l’Union fait la Nation. Et l’expérience au Bénin a montré que quand des partis se mettent ensemble, autour d’un chef d’Etat en exercice ou rien que pour gagner une présidentielle, des sièges au parlement ou des postes politiques, à la fin, chaque entité prend sa route. A cet axiome, le Fard-Alafia version Saka Kina n’avait pas échappé. Dans un contexte apparemment identique, où le challenge immédiat est sans doute, de contrer ce qui reste des Fcbe du Nord, il en dépendra des uns et des autres que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets. Alors, Fard-Alafia nouvelle version, une erreur de plus ou enfin la résurrection pour la vie éternelle ? D’ici 2021 et bien après, chacun et même les Saints Thomas pourront se faire leur religion.
Angelo DOSSOUMOU