L’ancien Secrétaire général adjoint du Syndicat des travailleurs de l’administration des transports et des travaux publics (Syntra- Ttp) a dû proclamer les mérites du régime du Changement. Pour se tirer d’une scabreuse affaire, Jacques Ayadji n’a pas hésité à étaler le savoir-faire de Yayi Boni.
Le bilan de Yayi Boni n’était donc pas aussi nul comme le laissait croire Jacques Ayadji. Presque noyé dans un dossier qui cacherait un scandale, le directeur général des Infrastructures est obligé de reconnaître certains efforts de l’ancien régime. Face à la presse, la semaine écoulée, Jacques Ayadji déclarait au sujet du dossier Ofmas international : « ( …) Ofmas devrait chercher les financements que l’Etat va garantir et commencer à rembourser à la réception provisoire des travaux. Il s’est fait qu’au nombre des axes qui ont été confiés à Ofmas, il y en a un qui crée énormément de souffrances aux populations. Je veux parler de l’axe Porto-Novo–Akpro-Missérété… Le gouvernement conscient du délai nécessaire à l’entreprise pour la mobilisation des financements et soucieux du règlement diligent des souffrances des populations, a décidé de mettre à titre de préfinancement, des moyens à disposition de l’entreprise pour que dans l’urgence, elle réalise ce tronçon». Il précisera : « ce n’est pas une nouveauté. Nous l’avons fait sur le projet aéroport-place de souvenirs sous le gouvernement de Yayi Boni ». Jacques Ayadji soutient que le choix fait par le gouvernement est le meilleur. Patrice Talon et ses collaborateurs n’auraient donc commis aucun crime en préfinançant un projet Bot (build, own and transfer), l’ancien président Yayi Boni ayant fait recours à cette pratique. Un raisonnement plutôt étrange. Il est étrange d’autant qu’il est conçu et soutenu par un détracteur du régime de Yayi Boni. Jacques Ayadji n’a jamais décelé un acte positif dans la gestion de l’ancien Chef de l’Etat. A l’entendre, tout était mauvais sous l’ancien régime. Les transports seraient selon lui, le secteur dans lequel le Changement a fait un bilan calamiteux. « Le secteur des travaux publics et des transports est un secteur dans lequel le gouvernement béninois a échoué depuis 2006 », avait même affirmé l’ancien Secrétaire adjoint Syntra-Ttp au cours d’une émission de télévision. Curieusement, Jacques Ayadji devenu directeur général des infrastructures trouve des points positifs dans la gouvernance du régime du Changement. En réalité, le gouvernement est au cœur d’une forte polémique et il fallait se défendre. Il fallait démontrer que les reproches faits au régime de la Rupture sont des pratiques régulières. Pour minimiser et dédramatiser la polémique qui enfle depuis le limogeage du ministre Hervé Hêhomey, Jacques Ayadji a dû ravaler ses vomissures. Donneur de leçon hier, le directeur général des Infrastructures est obligé de renoncer à ses "convictions" face aux dures réalités du pouvoir. Il a fait des concessions. Il devra en faire davantage dans les prochains jours, car le régime de la Rupture ne réinventera jamais la roue.
Mike MAHOUNA