Originaire du Bénin, la chanteuse, compositrice et militante, lauréate de trois Grammy Awards, s’est confiée à « La Matinale du Monde ». Je ne serais pas arrivée là si…
Si mon père n’avait pas mis ses trois filles à l’école. Lui si calme, si digne, si pince-sans-rire, pouvait se transformer en lion furieux sur la question de l’éducation. Zéro tolérance pour la connerie humaine et ses manifestations comme le racisme ou l’antisémitisme ! Alors il tenait à ce que ses filles soient scolarisées, au même titre que ses sept fils.
Pour comprendre la complexité du monde et penser en liberté. Il me disait : « J’ai un petit salaire ; et ta mère déploie des talents d’ingéniosité pour que vous puissiez manger trois repas par jour et que votre scolarité, vos livres, vos uniformes soient payés. Car la seule richesse que je peux vous donner, c’est une éducation. Ce que vous en ferez après, ce sera votre choix. Mais je veux faire de vous des hommes et des femmes de raison. »
Il faisait partie de ces gens éclairés…
C’était un sage. Et j’aimerais que toutes les filles d’Afrique aient ma chance et que leurs pères comprennent qu’elles peuvent accomplir des choses extraordinaires si on leur donne la possibilité de déployer leurs ailes. Papa avait décrété que notre maison de Cotonou était une zone de liberté. Il ne se souciait pas de ce que nous faisions en dehors des repas, pourvu que nos devoirs soient faits avant d’aller nous coucher.
... suite de l'article sur LeMonde.fr