Des stands et bâches sont érigés depuis quelques semaines sur la place de l’Etoile rouge pour la vente des fournitures scolaires. Mais la mévente qui s’observe autour de cette initiative dite “sociale“ autorisée par le préfet du Littoral laisse perplexe. Et les raisons de ce désintérêt des populations aux stands laissent transparaitre que la mesure n’a point été mûrie.
Pas du tout d’affluence autour des stands érigés sur la place publique de l’Etoile rouge avec la bénédiction du préfet Modeste Toboula. Les vendeurs des fournitures scolaires semblent déjà s’habituer à venir juste humer l’air et contempler le paysage, l’embouteillage et surtout les bus en partance pour le nord-Bénin. Assis devant les étalages, ils prient à longueur de journée sans pouvoir servir tellement de clients comme rêvé au départ. Les risques d’accidents étant élevés en raison du flux important du trafic à ce carrefour, ce défaut d’affluence était bien prévisible. Qui risquerait alors sa vie en allant se procurer des fournitures scolaires alors qu’il y en a dans les ruelles ? Il s’agit simplement d’une initiative mal pensée. Cependant, en réaction à notre article sur l’occupation de cet espace public et les risques d’accidents y afférents, un cadre de la préfecture du Littoral (dont nous taisons le nom) a affirmé que l’objectif de l’autorité préfectorale est d'empêcher la recolonisation des espaces publics libérés et de permettre aux parents d'élèves de la ville de Cotonou d'avoir un lieu sécurisé où se trouvent presque tous les articles pour la rentrée scolaire. Un lieu sécurisé ? Peut-être que l’autorité préfectorale a certainement minimisé les risques d’accidents. Surtout que les stands ont été érigés de façon mitoyenne à la voie comme si la place publique ne suffisait pas. L’autre raison de la mévente, selon certains, serait liée au fait que l’initiative bénéficie de l’appui de l’autorité préfectorale. Cette autorité là-même qui a déguerpi de force les occupants illégaux des espaces publics et qui, en autorise d’autres à s’y installer pour mener leurs activités. Si l’objectif du gouvernement est de faciliter désormais la mobilité humaine en libérant les espaces publics afin de réduire les accidents de circulation, qu’en est-il de l’occupation de la place de l’Etoile rouge ? N’est-ce pas là une politique de deux poids deux mesures ? De toute façon, le constat est que les populations ont préféré se ruer vers les vendeurs installés dans les ruelles pour s’acheter les fournitures scolaires. Il serait préférable qu’à l’avenir, on murit davantage de pareilles initiatives afin qu’elles soient bénéfiques pour tous.
A.B