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Politique et vertu: Tomèty doit modérer son discours astral
Publié le mardi 26 septembre 2017  |  Le Matinal
Narcisse
© aCotonou.com par DR
Narcisse Tomèty, ancien directeur de l’Ecole de la nouvelle conscience




Farouche défenseur des valeurs citoyennes, l’ancien directeur de l’Ecole de la nouvelle conscience, Narcisse Tomèty, a préféré la philosophie à la politique. Nécessité d’une petite dose de réalisme.

La politique, chacun la fait à sa manière par ici. Le badaud la traduit dans sa langue et l’applique comme il peut. L’intellectuel aussi. Chacun se démerde à donner un contenu qui lui est propre. Cure royalement des théories des sciences politiques, cure de la real politique, de la géopolitique. Chacun avance dans son couloir selon la langue qu’il comprend et la conception qu’il en fait. Simon Narcisse Tomèty est un exemple patent. La politique qu’il propose est celle-là même qui prend pour appui le prêche des synagogues. Mahatma Gandhi, de sa tombe, ainsi que les grands défenseurs de la vertu politique seront très heureux de son argumentaire. L’homme épouse la politique théorie qui n’a autre fondement que l’abstrait. La vertu, le bon sens, la bienséance sont les préceptes de chapelle qui ne vont pas avec la réalité sociale en général. Le monde est fondamentalement capitaliste et la recherche du profit tend de plus en plus à repousser très loin les limites de ces sagesses historiques. Les relations humaines sont malheureusement ce qu’elles sont avec toujours une place de choix à la recherche d’un mieux-être. Les gens sont de plus en plus corrompus en raison du règne des contre-valeurs. Ils résistent pendant un temps. Ils ne résistent jamais éternellement. Si déjà dans les relations humaines le problème est aussi accru, qu’en sera-t-il de la politique ? Il faut d’entrée renseigner l’éminent enseignant Simon Narcisse Tomèty que la politique par ici, ce sont les rapports de force. C’est une jungle dans laquelle la miséricorde n’a pas sa place.

De la philisophie

Quelqu’un avait, dans un passé récent, parlé de ruse et de rage. On parlera aussi de haine facile, de coup bas, bref de tout ce que Jésus déteste et que Satan raffole. La politique par ici, ce sont les affrontements directs, les couloirs et rapports tronqués et mensongers pour avoir plus d’attention ou un intérêt visé etc. Dans un monde pareil, les mots de monsieur Tomèty sonnent comme de la philosophie. Un discours en total déphasage avec la réalité actuelle. L’autre limite de l’élite, c’est l’argent en politique. En fait, le discours de celui-ci a tout l’intérêt de vanter les mérites du militantisme, du sacrifice, du bénévolat bref de l’engagement désintéressé. Il met l’accent sur ce qui constitue le ferment de l’engagement citoyen. Une litanie d’idéaux qu’il administre comme des préceptes d’église. On serait séduit par son discours s’il était un néophyte. Pourtant, Monsieur Tomèty est resté, à un moment donné, très proche du Chantre de la Nouvelle conscience, donc, proche du Pouvoir. Il sait comment celui-ci a fait pour passer sa nouvelle conscience. Tout n’était pas gratuit et il le sait. Tout n’était pas fondé sur l’engagement et le sacrifice, et il en convient. Aussi, il ne serait pas exagéré de rapprocher la politique des affaires. Un Chef d’État, un ministre, c’est un mélange de politique dure et affaires. Le Chef se trouve face à plusieurs dossiers ‘’sensibles’’ à gérer. Qu’il soit mu par un désir modéré ou effréné du lucre, il est appelé à faire des concessions, à négocier des choses et beaucoup plus à s’imposer (surtout quand tout ceci va dans son intérêt). Candide Azannai l’avait bien illustré en son temps avec sa fameuse phrase. » On parle d’affaires et tu parles de vertu ». L’enseignant en transition politique a le mérite de prôner le bien. Il doit aussi modérer son discours astral philosophiquement vertueux pour descendre un peu au niveau des humains, un peu comme Jésus a été obligé de le faire à un moment donné.

AT
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