En lieu et place du président Patrice Talon, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Aurélien Agbénonci, a prononcé à la tribune onusienne le message du Bénin à l’occasion de la soixante-douzième session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies. On retiendra essentiellement de cette adresse, la détermination du Gouvernement béninois à venir à bout de la pauvreté.
« Le Bénin continue ses efforts pour l’atteinte des Objectifs de développement durable », a affirmé, le 22 septembre dernier à la tribune des Nations Unies, Aurélien Agbénonci, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Un an plus tôt, soit le 22 septembre 2016, c’est le président Patrice Talon lui-même qui affirmait à l’Assemblée générale des Nations Unies que « La pauvreté de masse est une menace majeure pour l’humanité », souhaitant ainsi la mise en oeuvre d’un Programme global d’éradication de la pauvreté de masse. Douze mois après, le sujet demeure d’actualité, assure le patron de la diplomatie béninoise devant Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, Miroslav Lajkak, président de la soixante-douzième session de l’Assemblée générale de l’organisation et tous les autres délégués et personnalités présents.
La situation ne cesse de se dégrader dans nos pays, poussant des milliers d’habitants à l’émigration, dans la plupart des cas, au risque de leur vie, avec pour corollaire de nombreux défis sécuritaires et économiques pour les pays d’accueil ainsi que des conséquences environnementales assez importantes, déplore Aurélien Agbénonci au cours de son adresse. Il va alors prôner « la mise en commun des efforts devant assurer le développement humain durable et la promotion d’un monde respectueux de l’environnement ».
S’agissant du Bénin, il s’est « engagé à donner la réponse (…) appropriée à la question de la lutte contre le chômage des jeunes, comme moyen d’éradication de la pauvreté », annonce le ministre à la tribune des Nations Unies. Dans son discours, il rappelle alors que « conformément à la Feuille de route de l’Union africaine adoptée par les chefs d’Etat et de gouvernement en janvier 2016, le Gouvernement béninois, en liaison avec les Nations Unies, a élaboré une Feuille de route nationale pour la prise en compte du dividende démographique ». A cet égard, ajoute-t-il, « le Programme d’action du Gouvernement prévoit un certain nombre de projets dont la réalisation renforcera le développement humain durable ». Il citera en exemple le projet d’Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) dont l’opérationnalisation rendra l’assurance-maladie obligatoire à tous ceux qui vivent au Bénin et permettra de mettre en place un système de protection sociale pour les plus pauvres et les plus vulnérables. « Notre Programme d’action accorde également une importance de premier ordre à la préservation du cadre de vie et d’importantes actions de protection de l’environnement y sont prévues », témoigne Aurélien Agbénonci.
« Les Nations Unies ont aussi besoin d’un Nouveau départ »
Le message du Bénin aux participants à la soixante-douzième session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies ne s’est pas limité à un engagement en faveur de la lutte contre la pauvreté. Il s’est aussi penché sur la lutte contre les changements climatiques avec le rappel de la proposition de création d’un Centre international de recherches pour répondre aux effets desdits changements sur l’agriculture en Afrique, en lien avec l’Institut international pour l’agriculture tropicale. « Notre souhait est que les instances appropriées des Nations Unies prennent la mesure de cette proposition qui permettra d’assurer le développement durable de l’agriculture en Afrique, a aussi plaidé le ministre des Affaires étrangères. D’autres défis comme celles relatives à la paix ont été aussi évoquées. Là-dessus, le Bénin s’est montré très préoccupé par « l’extrémisme violent et le radicalisme qui pèsent lourdement sur la sécurité et la stabilité internationales ».
La réforme des Nations Unies, en particulier celle du Conseil de sécurité, doit également être poursuivie pour accroître l’efficacité de l’Organisation, notamment dans le domaine de la paix et de la sécurité. Le Conseil de sécurité doit être recomposé pour tenir compte des mutations intervenues sur la scène internationale au cours des décennies écoulées. Cette réforme permettra de réparer l’injustice faite à l’Afrique, seul continent non représenté dans la catégorie des membres permanents du Conseil, énonce ce même discours. « La position du Bénin sur cette question est conforme à celle de l’Afrique, telle qu’exprimée à travers le consensus d’Ezulwini », rappelle son porte-parole à cette tribune des Nations Unies?
Josué F. MEHOUENOU