La mairie de Bohicon opte pour la transparence. Le guichet unique est désormais une réalité dans cette commune phare du centre du Bénin. Ainsi en a décidé Luc Atrokpo, premier responsable de la commune, qui a pris ses responsabilités devant l’histoire. Après les communes d’Abomey-Calavi, de Dogbo, de Malanville, de Kandi, de Toviklin, de Djakotomey et de Boukombé, c’est au tour de la commune de Bohicon de révolutionner son approche de captation des recettes. En tant que président de l’Association nationale des communes du Bénin (Ancb), Luc Atrokpo ne pouvait pas rester en marge de cette tendance qui vise le renflouement des caisses locales. Fraîchement rentrée dans cette dynamique, Bohicon, la ville carrefour, devrait pouvoir améliorer sensiblement son taux de recouvrement des ressources propres. C’est tout le bien qu’on puisse lui souhaiter.
Le plus gros avantage qu’offre le guichet unique, c’est la traçabilité des ressources fiscales, qui dans le cas d’espèce, rime avec leur accroissement. En effet, avant cette réforme, les usagers venus solliciter divers services auprès de l’administration communale étaient à la merci des agents dont les plus corrompus faisaient du rançonnement leur tasse de thé. Dans un tel système, les administrés qui ont du mal à joindre les deux bouts, déboursaient bien plus qu’il ne fallait avant d’obtenir satisfaction. A présent, avec le guichet unique, la donne change. Tout est informatisé. Les usagers connaissent exactement le montant à débourser et paient le juste prix, quittance à l’appui. Qu’il s’agisse de l’état civil, des affaires domaniales ou des services marchands, c’est dans le local réservé au guichet unique que l’argent est perçu. Quitte après à l’usager muni de sa quittance d’exiger le service auquel il a droit.
En plus de sécuriser les recettes et de les accroître, il est prouvé que le guichet unique lutte efficacement contre l’évasion fiscale. La mairie maîtrise mieux le flux des ressources financières et peut se consacrer avec sérénité à l’exécution des projets et programmes de développement local. Les reproches récurrents faits aux maires depuis la reprise du processus de décentralisation, c’est leur faible niveau d’engagement quant à la mobilisation des ressources financières propres. L’instauration des guichets uniques vient combler en grande partie ce déficit. Lorsqu’une commune parvient à mobiliser régulièrement des montants conséquents à titre de ressources locales propres, elle a plus de facilité et de liberté dans la prise de certaines initiatives porteuses de développement. Le guichet unique est une solution à portée de main, une bouffée d’oxygène pour les maires qui ne savent pas où donner de la tête pour lever des financements importants.
Le guichet unique reste et demeure une expérience intéressante pour les communes. En vue d’atteindre la performance recherchée, un accompagnement en termes de suivi-évaluation du dispositif mis en place est nécessaire afin que cette nouvelle approche qui fait école ne soit pas vouée à l’échec. Luc Atrokpo qui nourrit des ambitions pour sa commune se donne les moyens de les concrétiser. Pour ça, le soutien de tout le conseil communal, des agents de la mairie et des forces vives de Bohicon ne doit pas lui faire défaut. C’est ensemble qu’ils vont relever les défis de développement qui s’imposent à eux. Luc Atrokpo a le mérite de manifester sa détermination à lutter farouchement contre l’évasion des recettes. En tant que président de l’Association nationale des communes du Bénin, il donne ainsi l’exemple à ses pairs qui traînent encore les pas. Ceux-ci ont tout à gagner en mettant leurs pas dans les siens.
Moïse DOSSOUMOU