Sacca Lafia, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique était, ce jeudi 28 septembre dans les départements du Zou et des Collines. La délégation a échangé avec les élus communaux et responsables des forces de sécurité des problèmes de sécurité que rencontrent surtout les communes de ces deux départements.
A Abomey, c’est la préfecture d’Abomey qui a accueilli la rencontre du ministre de la Sécurité publique, Sacca Lafia avec les responsables de postes de sécurité, les élus communaux et les représentants des communautés. Occasion pour ces différents acteurs sur le terrain de partager avec l’autorité les problèmes de sécurité auxquels les populations sont confrontées : braquages, cambriolages, conflits entre agriculteurs et éleveurs peuls en transhumance, conflits de délimitation frontalière entre communes et autres. A Dassa, les mêmes problèmes sont évoqués.
Pour le préfet du Zou et des Collines, Firmin Kouton, cette visite du ministre de l’Intérieur renforcera et galvanisera davantage la troupe en charge de la sécurité des biens et des personnes dans les deux départements. Il indique que les efforts consentis par le Gouvernement ont contribué efficacement à réduire l’insécurité, non seulement sur nos axes routiers inter-Etats, le Corridor, mais aussi à l’intérieur des communes grâce aux patrouilles régulières organisées à tout instant par les Forces de sécurité publique dont il a salué la détermination.
Cependant, il ne faut pas dormir sur ses lauriers, avertit-il, car le risque est permanent du fait que les hors-la-loi réfléchissent quotidiennement sur les stratégies à mettre en place pour défier le dispositif mis en place afin d’opérer. Il a été également question de l’imminence de la saison sèche où l’arrivée massive des éleveurs peulhs en provenance du Togo et du Nigeria et même du Nord Bénin fait remonter le risque d’insécurité dans le département des Collines, notamment dans les zones frontalières telles que Igboodja à Savè où des affrontements réguliers ont lieu entre éleveurs peuls et agriculteurs. Les actes d’insécurité qui caractérisent cette période sont légendaires et connus de tous. Il s’agit notamment du vol de bétail, de braquage sur nos routes, du viol, des coups et blessures volontaires graves, de l’assassinat et autres. Mais grâce aux dispositions sécuritaires visant à repousser l’arrivée des éleveurs étrangers jusqu’à fin décembre, ces actes ont connu une réduction sensible, l’année passée.
Très bientôt, assurent les autorités, débutera la sensibilisation des agriculteurs sur le fait que nul n’a le droit de se rendre justice et qu’ils ont l’obligation de se plaindre en cas de destruction de leurs cultures. Le même exercice sera effectué à l’arrivée des éleveurs peuls, l’objectif étant d’en finir avec les regains de violence que l’on note à leur arrivée pendant la saison sèche.
L’autre phénomène évoqué et qui cause des pertes en vies humaines est celui des accidents de la circulation dus à l’état d’impraticabilité avancé des voies inter-Etats Bohicon - Parakou et Dassa - Djougou.
Après avoir pris bonne note des interventions, Sacca Lafia, ministre de l’Intérieur, a souligné qu’il n’y a point de développement sans sécurité. Sa descente « vise à mieux asseoir au niveau départemental les initiatives et orientations du ministère en matière de sécuritaire intérieure, à rapprocher les forces de sécurité publique des élus locaux et des populations pour la prise en compte des problèmes de sécurité à la base », a-t-il indiqué. A Abomey comme à Dassa, le ministre de l’Intérieur a invité les élus, les forces de l’ordre à travailler en complicité avec les populations afin de gagner le pari sécuritaire face au défi de développement.
Valentin SOVIDE, AR/Zou-Collines