Dans l’intervalle de cinq jours, deux coups de feu ont troublé la quiétude des paisibles populations dans deux différents quartiers de Cotonou. Vendredi, Sègbèya à Akpakpa a été le théâtre d’un affrontement entre populations et forces de l’ordre suite à la blessure par balles d’un jeune étudiant. Pas plus tard qu’hier, mardi 03 octobre, un jeune élève a essuyé le tir d’un agent des forces de l’ordre qui assurait la sécurité d’une banque non loin du Lycée technique Coulibaly. Dans les deux cas, la facilité avec laquelle les flics ont dégainé contre des civils qu’ils sont censés protéger interpelle. Même si on parle de refus délibéré des victimes d’obéir aux injonctions des forces de l’ordre, cela suffit-il pour autant qu’un flic sorte son arme et tire sur un civil ? Qu’est-ce qui peut justifier ce recours à l’usage facile de l’arme observé ces derniers jours dans le rang des forces de l’ordre ? Autant de questions qui méritent l’attention des hauts gradés de l’armée. Le mal est peut-être plus profond, il faut le diagnostiquer et ne pas seulement se contenter de quelques jours d’arrêts de rigueur. Si au moindre accrochage avec un homme en uniforme, il faut s’attendre à ce que des coups de feu résonnent, les citoyens ne sont plus vraiment en sécurité. C’est vrai que ces temps-ci, on note une accalmie en ce qui concerne les braquages. Cela est l‘actif des forces de sécurité publique. Mais que les populations tombent sous les balles d’agents indélicats, ne saurait être la rançon à payer. Il faut parer au pire avant que la situation n’échappe à tout contrôle. Car, même s’il y a eu plus de peur que de mal dans les deux cas, nul ne peut présager de la réaction des populations au cas où ces coups de feu occasionneraient des pertes en vies humaines. A Sègbèya la scène a donné lieu à une insurrection populaire avec des voies bloquées, des pneus brûlés à des carrefours, même le commissariat de police a failli être brûlé. Cela pouvait être pire si la victime avait succombé sur place. Il faut que les autorités prennent la mesure de la situation et enrayent à jamais chez les hommes en uniforme, cette propension à sortir leurs armes pour un oui ou un non.
M.M