Le 2 octobre dernier, lors du lancement de la rentrée académique 2017-2018, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Marie Odile Attanasso, a annoncé que les inscriptions redeviennent payantes dans les différentes entités des universités publiques. Pour clarifier cette décision qui soulève un tollé, le directeur de cabinet du ministre, Bienvenu Koudjo, a animé une conférence de presse, ce jeudi 5 octobre, pour apporter des clarifications.
Les responsables des associations d’étudiants sont montés au créneau, il y a quelques jours, pour dénoncer la décision du Gouvernement de faire payer les frais d’inscriptions dans les universités publiques à compter de cette année académique. Face à cette situation, le directeur de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Bienvenu Koudjo, entouré des recteurs des différentes universités concernées par la décision, est monté au créneau pour apporter des clarifications afin de situer l’opinion publique.
Selon lui, il s’agit d’une vieille décision prise depuis l’année dernière à Bohicon au cours d’un atelier qui avait réuni tous les acteurs de la communauté universitaire, y compris les associations estudiantines et la société civile.
« Cette décision devait s’appliquer l’année dernière, donc la communauté universitaire devait s’attendre à l’application cette année », précise-t-il.
Mais, le chef de l’Etat avait demandé le report de l’application de cette décision pour permettre aux parents de mieux se préparer.
Les montants annoncés par le ministre sont en dessous des montants prévus lors de l’atelier de Bohicon.
Le recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Brice Sinsin, porte-parole des recteurs, rappelle qu’au cours de l’atelier tenu à Bohicon en 2016, il y avait la présence de toute la communauté universitaire et il en est ressorti que les parents d’étudiants contribuaient peu au budget de l’université, donc la décision a été prise de porter les frais d’inscription à 50 000 francs. Car, il fallait faire quelque chose pour augmenter le budget des universités. Brice Sinsin souligne qu’il y a plusieurs charges auxquelles doivent faire face les rectorats, tels que l’entretien des véhicules pour la sortie d’immersion des apprenants, dans les facultés classiques, l’organisation des examens.
Compte tenu des circonstances, le chef de l’Etat a demandé non seulement de retarder la prise d’effet d’un an mais au lieu de 50 000francs, le Gouvernement l’a ramené à 25 000 francs Cfa.
Les raisons de cette décision, selon le recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, est d’amener le Bénin à s’aligner sur ce qui se fait dans les autres pays de l’Uemoa.
L’inscription à l’université était payante avant la décision prise par le Gouvernement en 2008 de la rendre gratuite. Entre temps, les montants se fixaient en fonction des problèmes qui se posent et il fallait prendre en compte l’accroissement de l’effectif. Donc, la décision de faire payer les inscriptions à l’université n’est pas prise par le Gouvernement, mais par la communauté universitaire.
Pintos GNANGNON