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Université de vacances, édition 2017: Le PRD appelle à des regroupements politiques crédibles
Publié le lundi 9 octobre 2017  |  L`événement Précis
Volonté
© Visages du Benin par DR
Volonté du parti du renouveau démocratique de ne plus faire l’opposition : le PRD fidèle au principe retenu - Visages du Benin




Comme annoncé, le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) était à l’édition 2017 de son université de vacances. Une messe politique faite de réflexion autour de deux grands axes, le programme d’actions du gouvernement (PAG 2016-2021) et la problématique de la réforme du système partisan.
Députés, élus locaux et communaux et autres Cadres du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) ainsi que des amis et sympathisants de Me Adrien Houngbédji ont répondu massivement à l’appel de Dangbo ce samedi 07 Octobre 2017. Après les mots de bienvenue du président du comité d’organisation, le président du parti, Me Adrien Houngbédji a souligné que ce rassemblement des cadres du Parti qui intervient depuis la publication officielle, en décembre 2016 du Programme d’action du Gouvernement (PAG) est une occasion choisie pour mettre à leur portée le contenu dudit Programme. « Le Parti soutient le PAG et le Président Patrice Talon sans faille, au point que chaque coup porté à ce gouvernement est suivi d’un coup porté au PRD et à ses dirigeants. Nous assumons notre option et tout porte à croire que cette option est fondée. » a-t-il martelé devant les participants et la délégation gouvernementale composée des ministres Joseph Djogbénou, Jean-Claude Oussou, Achilles Oussou, coordonnateur national du PAG et d’autres cadres venus des Ministères stratégiques. « Ce faisant, ajoute-t-il, le parti entend non seulement informer, mais encore aguerrir les participants sur les enjeux et les avantages de l’exécution efficiente du PAG au profit de nos populations, sous la directive éclairée du Président Patrice Talon.

Réformer le système partisan ou périr !
La réforme du système partisan, le président Adrien Houngbédji et les cadres du parti Arc-en-ciel y tiennent avec fermeté. En effet, après l’avoir martelé à diverses occasions notamment, lors de son investiture en tant président de l’Assemblée nationale le 15 Juin 2015 à Porto-Novo, le numéro un des Tchoko-Tchoko a encore rappelé ce weekend à Dangbo, le diagnostic fait de l’état du système partisan actuel pour parvenir à convaincre les uns et les autres sur la nécessité de passer à cette réforme en vue de renforcer la vitalité de la démocratie béninoise. Ainsi, a-t-il annoncé, les « universitaires » de ce samedi auront à discuter dans un second temps, de la problématique de l’avenir des partis politiques dans le contexte béninois, où 30 ans après la Conférence Nationale, aucun parti politique n’a encore réussi à faire élire l’un des siens à la tête de l’Etat. Il argumente : « Il s’agit d’une question sur laquelle j’ai eu l’occasion de prendre la parole à plusieurs reprises. Non seulement pour rappeler la place centrale qu’ils occupent dans l’animation de la vie politique et démocratique de notre pays, mais aussi pour insister sur la nécessité d’assainir et de réformer le jeu partisan tel que nous en faisons l’expérience depuis 1990… ». Ainsi, au cours de la deuxième partie des travaux de cette rencontre, les communicateurs chevronnés ont entretenu les participants sur les contours de la réforme, ses tenants et aboutissants. Le RD vient de réitérer son appel pour des regroupements crédibles en vue de réformer le système partisan au Bénin.
Lire un extrait du discours du Président Adrien Houngbédji sur la réforme (A ENCADRER)
« … L’avènement du multipartisme intégral après la Conférence des Forces vives de la Nation de février 1990, est un événement structurant de la vie politique de notre pays. Il a introduit le principe multi-partisan dans l’animation de la vie politique et la conquête du pouvoir, et jeté les bases de l’institutionnalisation de notre démocratie. Et il a été la promesse d’une participation citoyenne forte et responsable dont il créait les fondements légaux et structurels. Cependant, la pratique de la démocratie ne saurait rester figée à ces bases que nous reconnaissons et applaudissons.
C’est pourquoi je voudrais reconnaitre dans la loi n°2001-21 du 21 février 2003 portant Charte des partis politiques, l’amorce d’un processus positif dans le sens de l’amélioration de notre système partisan. En effet, cette charte pose les bases du débat sur les modalités du financement public des partis politiques, et sur la régulation de leur nombre à-travers le principe qui commande la dissolution tout parti politique n’ayant pas participé à deux élections législatives successives. De plus, la réforme du système partisan figure en bonne place dans le Programme d’action du gouvernement.
Nous ne pouvons pourtant pas nous limiter à ces amorces. Il est possible et nécessaire de poursuivre les réflexions et d’impulser des changements courageux et décisifs dans notre système partisan. Les aspirations de nos concitoyens et militants constituent à ce titre, une boussole crédible et pertinente. Qu’il s’agisse d’une pratique vertueuse des principes démocratiques jusque dans le fonctionnement interne des partis politiques, de la définition de projets de société lisibles ou de la transparence et de la traçabilité des ressources financières de ceux-ci, ces exigences légitimes nécessitent une réforme approfondie de notre système partisan.
Mesdames et Messieurs,
Le 15 juin 2015 à l’occasion de mon investiture à la Présidence de l’Assemblée Nationale, j’avais proclamé la nécessité d’une réforme approfondie de notre système partisan. C’est un objectif que je voudrais réitérer ici avec insistance.
Nos concitoyens et militants ont besoin de s’identifier à des formations politiques qui portent un projet de société dans lequel ils se reconnaissent. Ils exigent instamment de la part de nos partis politiques d’instaurer en leur sein des règles efficaces d’alternance, puisque celles-ci sont le gage de leur continuité idéologique et de leur enracinement dans une culture saine de l’animation de la vie politique et de la conquête du pouvoir d’État.
Répondre à ces exigences de notre temps nécessite de débarrasser le jeu partisan national de la transhumance, des chaînes de financement douteuses ou opaques et de la prolifération de formations politiques. En effet, toutes ces tares ont la conséquence perverse d’accentuer la personnalisation du pouvoir politique, et de créer des hiérarchies de redevances et d’intérêts à la place de véritables projets de société.
C’est cela, mesdames et messieurs, l’avenir du système partisan de notre pays tel qu’il nous appartient désormais de le définir. Un nombre très réduit de formations politiques au lieu de deux cents actuellement répertoriés, une construction sur la base de projets de société susceptibles d’animer sainement de débat politique national, des règles efficaces d’alternance à l’intérieur des partis, un mécanisme de financement public transparent et traçable, et l’interdiction de la transhumance.
Nous en avons la responsabilité en tant que membres de formations politiques. Nous en avons le devoir en tant que leaders politiques ou cadres administratifs. Et nous avons le droit, en tant que citoyens, de vouloir pour notre pays une culture partisane saine et dédiée à la production d’idées constructives pour notre bonheur et celui des générations futures.
Les enjeux d’une telle réforme sont nombreux. Ainsi, il est nécessaire que les jeunes générations ne soient pas socialisées dans le système partisan actuel dont avons plus qu’éprouvé les limites. Au contraire, ces jeunes, légitimement désireux de prendre leur part au débat politique et à la gestion de la cité, méritent de le faire dans un système partisan moderne et efficace, susceptible de donner une meilleure portée à leurs idées. De plus, privilégier une configuration avec un nombre réduit de formations politiques fortes, permet à notre État de véritablement s’inscrire dans une continuité constructrice. Ainsi, nos administrations pourront résolument se consacrer au service de projets de société pertinents et mieux débattus… »

Germin DJIMIDO
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