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Désormais dans «l’opposition nette et pure » : Azannaï virile contre Talon
Publié le lundi 9 octobre 2017  |  Matin libre
Candide
© Autre presse par DR
Candide Azannaï, Député à l`Assemblée Nationale




L’ancien ministre Candide Azannaï est résolument dans « l’opposition pure et nette» sur l’échiquier politique national. Il a annoncé la couleur ce week-end au cours du Conseil national ordinaire de son parti «Restaurer l’espoir». Candide Azannaï n’a pas ménagé Patrice Talon, son ancien champion.

Le président de «Restaurer l’espoir» a retrouvé encore plus de liberté depuis sa démission du gouvernement de la Rupture. Presque tout le monde savait qu’il ne bénissait plus la gouvernance du président Patrice Talon. Mais ce week-end, son parti et lui ont "définitivement" rompu les amarres avec l’équipe au pouvoir. Le Conseil national ordinaire tenu dans la cité historique d’Abomey a officialisé sa position face au gouvernement de la Rupture. Patrice Talon ne peut plus compter sur le soutien de « Restaurer l’espoir ». C’est le premier parti qui lui a clairement tourné le dos moins de deux ans après sa prise du pouvoir. Le thème principal du Conseil national renseignait à suffisance sur les objectifs du bureau politique et des militants : « Mieux s’organiser pour mieux défendre les populations». Dans son discours de clôture, Candide Azannaï étalera les raisons de ce choix de sa formation politique. Le philosophe n’a pas mâché ses mots. Pour lui, se positionner sur l’échiquier politique national aujourd’hui, c’est se clarifier, c’est se rendre lisible. « Le diagnostic posé à l’issue des travaux du congrès du 03 juin 2017 concluait à un dérèglement du Bénin visiblement préjudiciable aux populations actuelles. Mais plus préoccupant, ce dérèglement brutal est préjudiciable aux générations futures », déclarera-t-il. Et d’enfoncer le clou : «Le dérèglement brutal que nous évoquions, en nous inspirant du diagnostic du congrès ordinaire du 03 juin 2017, a atteint gravement l’âme spirituelle de la Nation, les bases de notre tradition morale, menace les fondements institutionnels de la République, les secteurs vitaux de l’économie, déstabilise la sécurité financière du pays, violente la gestion des solidarités et jette de lourds hypothèques sur l’essence même de notre expérience démocratique… ». Candide Azannaï fera également allusion à l’impunité dont semblent profiter les dirigeants d’une certaine église: « La laïcité ne saurait être réduite à la protection intéressée au sommet de l’Etat de sectes dispensatrices de violences, de vulgarités, d’escroqueries et comble de l’horreur, de menaces et de morts dans la Cité et l’Etat comme le récusait Hégel, ne peut être réduit à une association d’individus ayant à cœur le règlement de leurs intérêts particuliers… ». A l’entendre, « les pauvres de notre pays sont des résistants sociaux qui subissent presque sans secours les effets dévastateurs des complicités entre la mauvaise gouvernance et les « sur-pillards », entre la mal-gouvernance et les « sur – corrompus », les « sur-corrupteurs ». « Il me paraît un acte criminel d’épargner la pauvreté et de meurtrir le pauvre … il n’est pas humain de renforcer la pauvreté, de la fortifier par les suppressions massives et revanchardes d’emplois et de déclencher dans le même temps des sévices injustifiées contre les pauvres, les marginalisés, les jeunes, les vulnérables…», ajoutera le président de « Restaurer l’espoir » visiblement très déçu de la gestion du président Talon. Sans tomber dans la vulgarité, Candide Azannaï a passé son message avec des expressions très bien choisies ; des expressions qui révèlent bien l’évidence. Les Béninois vivent mal. La gouvernance Talon est jusque-là un échec. Et l’ancien ministre chargé de la Défense nationale ne s’est pas du tout montré hypocrite. Les positions des deux anciens alliés politiques sont désormais inconciliables. Candide Azannaï qui a mouillé le maillot pour l’élection de l’homme d’affaires jure vouloir assumer «avec hauteur et opiniâtreté » son «positionnement oppositionnel à la gouvernance actuelle». Cet engagement souligne assurément une volonté de combattre un régime de plus en plus vomi.

Mike MAHOUNA
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