La Société des industries textiles du Bénin (Sitex), la Compagnie béninoise des textiles (Cbt) et deux autres structures ont reçu, vendredi 6 octobre dernier, la visite de Lazare Sèhouéto, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. C’était à Lokossa, chef-lieu du Mono, où le ministre s’est prononcé sur les difficultés que traversent ces sociétés.
Les séances de travail avec les personnels des industries textiles, à savoir la Société des industries textiles du Bénin (Sitex), la Compagnie béninoise des textiles (Cbt) ont largement occupé l’agenda de la tournée du ministre Lazare Sèhouéto, vendredi dernier à Lokossa. Cette visite effectuée à pas de charge a permis au ministre de tutelle de prendre connaissance des difficultés relatives à la gestion de chacune de ces structures, en donnant la parole tant aux dirigeants qu’aux responsables syndicaux.
A la Sitex, les problèmes ont pour noms : le manque de fonds de roulement, des dettes envers la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) et des arriérés de salaires dus au personnel. La Sitex, qui emploie environ 300 agents, a besoin d’assainir ses comptes financiers et de renouveler ses machines obsolètes pour mieux faire face aux commandes de fils retors qui affluent des producteurs de pagnes tissés. Face à ces doléances, le ministre s’est fait clair en faisant comprendre que l’Etat ne mettra aucun kopeck dans la Sitex. Pour lui, si la descente aux enfers devrait se poursuivre, la société sera obligée de mettre la clé sous la porte.
Toutefois, il a encouragé le personnel et l’administrateur de la Sitex, Martin Mégan, à poursuivre l’effort de restructuration. Il a également exploré, avec eux, quelques possibilités contributives de la remise de l’entreprise à flot. Le personnel était mis au chômage économique en décembre 2016 avant de renouer véritablement avec ses activités depuis le mois d’avril dernier.
A la Sitex et à la Cbt, se pose en commun le problème de l’indisponibilité du coton sur le marché béninois. Les deux industries ne consommeraient qu’à peine 5 % de la production nationale, le gros lot étant dédié à l’exportation. Aux dires du ministre, cette tendance sera bientôt inversée puisque le Gouvernement s’apprêterait à relever les taxes à l’exportation de l’or blanc en rapport avec la vision d’encourager sa transformation au plan local. Aussi a-t-il prévenu de l’installation prochaine de nouvelles industries au Bénin, dans le secteur textile pour appeler ses hôtes à ne pas se laisser surprendre par la concurrence.
La Cbt, un fleuron de la coopération sino-béninoise
L’étape de visite de la Cbt a permis au ministre de découvrir «une entreprise qui fonctionne de façon normale ». Cependant, des syndicalistes de la Cbt ont donné de la voix en réclamant des avantages sociaux pour relever le niveau de leur traitement. Ils ont, par ailleurs, agité des soupçons de malversations sans en fournir les preuves puis sollicité l’intervention du ministre pour la réintégration d’une dizaine d’agents licenciés. En réponse, le ministre a rappelé qu’il faut distinguer la Cbt de la fonction publique avant d’exhorter les employés à ne pas se laisser distraire. Il ajoutera que ce sont les résultats de l’entreprise qui lui permettront de faire face à ses charges. Toutefois, le ministre a instruit aux fins de mettre à sa disposition des documents permettant de comprendre la structure des charges de la Cbt. L’un des fleurons de la coopération sino-béninoise, la Cbt s’apprête à célébrer, dans les prochains jours, ses quinze années d’activités.
La tournée de Lazare Sèhouéto, qui a débuté par une visite de courtoisie au préfet du Mono, Komlan Zinsou, s’est achevée par un arrêt, au quartier Takon-Zongo 2, dans les locaux de la direction départementale de son ministère. L’autorité de tutelle a encouragé Bernard Ehoun et son équipe et les a rassurés que la dynamique d’amélioration des conditions de travail sera maintenue. Le ministre annonce que davantage de moyens seront transférés, en général, aux directions départementales sur qui, fait-il savoir, vont reposer beaucoup d’actions opérationnelles?
Promoteurs de boulangeries hors normes sur la sellette
Le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat a déclenché, depuis quelques mois, une opération de contrôles du respect des normes dans les boulangeries et pâtisseries. Les missions déployées à cet effet, sur toute l’étendue du territoire national, ont épinglé un certain nombre de boulangeries dont une à Comé. Elle sera la seule détectée hors normes puis fermée pour le compte des départements du Mono et du Couffo. A son sujet, le ministre a rassuré au cours de sa visite de courtoisie au préfet, qu’il ne s’agit nullement d’un règlement de comptes. Il ajoutera, par ailleurs, que toutes les entreprises épinglées seront fortement sanctionnées. « 80 % des boulangeries sont hors normes au Bénin, et les boulangers introduisent dans le pain des substances nuisibles à l’organisme », fait-on savoir?
D. C. V.