Après le rejet par les députés de l’Assemblée nationale du Bénin, du projet de loi portant révision de la Constitution, un évènement qui a défrayé la chronique, ce sont les déclarations de soutiens au Président de la République de certains députés et chef de partis ou mouvements politiques qui retiennent actuellement l’attention. Tous se ruent vers la mouvance présidentielle. Le phénomène est sujet à polémique. Il donne lieu à des interprétations diverses situation favorablement appréciée par certains citoyens mais aussi dénoncée ou décriée par d’autres. Les adversaires et détracteurs du gouvernement de la rupture montent au créneau pour désavouer ceux qui selon eux sont comptables de la gestion de l’ancien Président Boni Yayi qu’ils critiquent aujourd’hui simplement pour justifier leur départ de l’Alliance FCBE. On y voit une stratégie d’habiles politiciens ou d’opportunistes qui retournent leur veste pour mieux se positionner avant les prochaines législatives et présidentielle grâce à la générosité qu’ils attendent du Président Talon.
Ces supporteurs ou très engagés du nouveau départ font aujourd’hui objet d’acharnement ou d’attaques. Ils ont osé dire qu’ils saluent les décisions du Chef de l’Etat et qu’ils soutiennent le Président talon, ses reformes et sa gouvernance. On peut analyser ces déclarations ou prises de position et comprendre le bien-fondé de certains soutiens mais aussi l’inopportunité des autres.
Au Bénin comme dans les autres pays africains ou l’expérience de la démocratie depuis quelques décennies, se poursuit tant bien que mal, chaque citoyen n’a-t-il pas le droit de choisir son camp, de soutenir le pouvoir en place, de faire l’opposition en critiquant la gestion des affaires de l’Etat, si elle n’était pas conforme aux dispositions de la loi et ne favorise pas le développement de la Nation ?
C’est vrai qu’on devrait s’interroger ou s’inquiéter du soutien au gouvernement de certaines personnalités sur qui pèsent des soupçons de crime économique ou qui sont complices de la mauvaise gestion des biens de l’Etat.
Leurs soutiens est-ce une manœuvre ou une stratégie pour mieux se lotir ou se faire une place au soleil de la rupture afin d’échapper aux poursuites judiciaires ? Si leur culpabilité était établie dans certains dossiers, ce ne serait que justice qu’ils en répondent devant la loi et qu’ils ne comptent guère sur une quelconque protection du chef de l’Etat ou sur ses bonnes grâces pour se tirer d’affaires.
Il y a donc des raisons de s’inquiéter. Mais est-ce une obligation pour un Président de la République, de venir déclarer publiquement, qu’il accepte ou qu’il rejette le soutien de tel ou de tel homme politique, de tel député, parti ou mouvement politique ?
Non ! Non ! Il revient simplement au Président Talon, qui sera le principal comptable de la gestion de son mandat, de choisir en toute conscience et en toute responsabilité, ceux dont il a besoin pour bien gouverner et pour répondre aux attentes socio-économiques du peuple béninois.
Les conflits politiques, les coups bas, les intrigues et les règlements de comptes, menacent la paix sociale et ne peuvent permettre au Bénin d’avancer. Le plus important est que la majorité qui se constitue actuellement et la minorité qui la défie, jouent chacune leur partition dans le respect de la loi.
Pendant que cette vague de soutiens au pouvoir en place, s’accentue, que d’autres citoyens ou Béninois qui le veulent bien au lieu de faire le procès au Président et ses supporteurs s’organisent eux-aussi en une opposition formelle, responsable et constructive pour assurer la veille, pour défendre les acquis de la démocratie, et pour aussi assurer la bonne gouvernance du pays et son développement.