Le Parti du renouveau démocratique (Prd) est au mieux de sa forme. La preuve en a été donnée samedi dernier, à l’édition 2017 de l’université de vacances de cette formation politique. Fidèles à cette tradition, Adrien Houngbédji et sa famille politique se sont, une nouvelle fois, retrouvés pour réfléchir autour d’un sujet de grande préoccupation. Comme à l’accoutumée, les travaux se sont déroulés dans une grande ferveur. A priori, les péripéties qu’a connues ce parti, depuis un peu plus d’un quart de siècle, n’ont pas entamé la détermination de ses militants à le hisser encore plus haut sur l’échiquier politique national. Réunis à Dangbo, dans un temple du savoir, les « tchoco-tchoco » ont tenté de répondre à cette interrogation : « Quel avenir pour les partis politiques au Bénin » ? Immanquablement, la réforme du système partisan était au cœur des discussions.
Adrien Houngbédji fait de ce projet un combat de tous les instants. Depuis sa réélection au perchoir en mai 2015, il n’a de cesse de mettre l’accent sur l’impérieuse nécessité pour les partis politiques de se regrouper pour ne pas disparaître. Dans chacune de ses interventions, il met un soin particulier pour faire ce plaidoyer à l’attention de la classe politique. L’échec des nombreuses tentatives de regroupement ne l’a pas dissuadé. Bien qu’ayant fait l’expérience de l’Union fait la nation, qui en son temps, a fait rêver plus d’un, le Prd, en dépit de la désillusion, continue de croire dur comme fer que l’avenir des partis politiques réside dans la conjugaison des forces. C’est l’une des raisons pour lesquelles les députés arc-en-ciel ont apporté leur caution au projet de révision constitutionnelle initié par le gouvernement de Patrice Talon. Mais, cela n’a pas prospéré.
Malgré ce revers, Adrien Houngbédji et ses ouailles ne jurent que par la réforme du système partisan. Mais ils mettent du temps pour joindre l’acte à la parole. A voir le degré de motivation du leader des « tchoco-tchoco » pour ce projet, on est surpris de son manque d’initiative. C’est déjà un grand pas que son parti réfléchisse sur la question dans un cadre formel. Il va maintenant de soi que la substance des réflexions soit utilisée à bon escient. Une proposition de loi portant modification de la Charte des partis politiques est vivement attendue de la part des élus du peuple estampillés Prd. Une profession de foi, aussi sincère soit-elle, ne suffit pas à faire bouger les choses dans le sens voulu. Seule l’action permet de traduire les rêves en réalité. Les vues de l’esprit sont une chose. Leur accomplissement en est une autre.
A Dangbo samedi dernier, confiant en la qualité de la troupe qu’il conduit par monts et par vaux depuis bientôt trois décennies, Adrien Houngbédji s’est laissé aller au triomphalisme. Selon ses dires, le Prd est le parti le plus ancien et le plus grand de l’ère du renouveau démocratique. C’est aussi le parti qui compte le plus de députés et de maires. C’est aussi et surtout le parti dont le président tient, pour la troisième fois, les rênes de l’Assemblée nationale. C’est enfin le parti qui soutient « avec loyauté » les actions du gouvernement. Pour rappel, Patrice Talon a déjà exprimé sa volonté de voir aboutir la réforme du système partisan. Si le Prd engage l’action législative indispensable à la refonte des partis, il n’y a pas de raison que les députés, toutes tendances confondues, et même le gouvernement restent en retrait de l’initiative. Le temps des discours est révolu. Il est venu celui de l’action.
Moïse DOSSOUMOU